Si le N.10 n'a pas encore marqué, son bilan statistique est très honorable: trois matches, trois passes décisives. Deux contre la Côte d'Ivoire (3-1), une contre le Chili (3-0).
"Je cherche à approvisionner les attaquants, Robinho et Luis Fabiano, commente Kaka. C'est déjà ma troisième passe décisive dans le Mondial et je vais essayer d'être le meilleur passeur et que Luis Fabiano soit le meilleur buteur".
Mais plus que l'aspect comptable, c'est la manière qui a étincelé lundi contre le Chili, sur une action d'éclat: une passe au dosage parfait plein axe pour Luis Fabiano, à la limite du hors-jeu, qui n'a plus qu'à finir le travail.
Déjà contre la Côte d'Ivoire, Kaka avait réalisé un petit chef-d'œuvre en délivrant le ballon entre les pattes de quatre joueurs ivoiriens, dans une combinaison comprenant là encore Robinho à l'origine et Luis Fabiano à la conclusion.
"Je me sens à chaque fois plus léger sur le terrain, ça m'aide beaucoup et ça me rend toujours plus confiant, explique +l'Angelot+. J'ai réussi à faire quelques accélérations, individuellement je progresse, comme ce qui était prévu".
Ses semaines précédant le Mondial avaient été plombées par une pubalgie latente. Et contre la Corée du Nord (2-1), c'était un Kaka éteint, s'enferrant dans la modeste opposition asiatique. Manque de rythme, justifiait-on.
Ricky-le-Soufre. Lundi, ses accélérations balle au pied ont bien semé la panique dans la défense, même si elles n'ont pas connu l'aboutissement escompté. Le joyau de l'entrejeu présente encore quelques estafilades, comme lorsqu'il appuie trop son ouverture pour Robinho vers l'heure de jeu ou qu'il expédie sa frappe enroulée au-dessus du cadre, peu avant d'être remplacé.
Et l'angélique Kaka se double aussi d'un Ricky sulfureux. Dans le 8e de finale, il s'irrite ouvertement auprès de Ramires et Bastos qui oublient de lui donner le ballon, surtout, il récolte un troisième carton jaune dans la compétition, pour un tacle en retard.
Un nouvel avertissement contre les Pays-Bas et il sera suspendu pour l'éventuelle demi-finale, lui qui l'a déjà été, mais dans un match sans enjeu qualificatif pour le Brésil, face au Portugal...
"Oui, c'est un problème, je ne veux pas qu'il soit suspendu, observe Dunga. Nous allons parler de ça avec Kaka, ça le concerne". Le sélectionneur remarque aussi que "les joueurs techniques sont punis et ceux qui commettent des fautes non, c'est lamentable". Un N.10 qui transforme le plomb en or et cumule passes décisives et cartons: comme un certain Zidane ?