Journée mondiale du don d'organes: un appel de cœur pour sauver des vies


Libé
Jeudi 17 Octobre 2024

A l’instar de la communauté internationale, le Maroc célèbre jeudi la Journée mondiale du don d’organes et de tissus humains, un évènement centré sur la sensibilisation des donneurs potentiels pour sauver des vies et améliorer la qualité de vie des personnes gravement malades.

Le don d’organes est souvent décrit comme l'un des plus beaux actes de solidarité et d'humanité qu'une personne peut accomplir à l'heure où, chaque année, des milliers de personnes dans le monde sont en attente d'une transplantation qui pourrait leur sauver la vie. Cependant, le manque de donneurs d'organes freine souvent cette possibilité de guérison.

Au Maroc, des efforts constants sont déployés par les divers acteurs afin de sensibiliser au mieux la population à l’importance du don d'organes et faciliter l'adhésion à cette noble cause.

Approché par le MAP, le néphrologue Hafid Haddadi insiste sur l'impact vital d'un tel geste de don, relevant qu'"une seule personne peut sauver jusqu'à huit vies grâce à ses organes et améliorer la qualité de vie de plusieurs autres par le don de tissus". Pourtant, a-t-il fait observer, "les préjugés et la méconnaissance autour du don d'organes freinent encore beaucoup d'initiatives".

A ce jour, plusieurs milliers de patients sont inscrits sur la liste d’attente pour une transplantation d’organes au Maroc. Parmi eux, les personnes souffrant d'insuffisance rénale représentent une majorité, mais les besoins en transplantation hépatique, pulmonaire et cardiaque prennent de l'ampleur.

Le témoignage de Meriem, 35 ans, qui a fait don d’un rein à son mari atteint d’insuffisance rénale terminale illustre parfaitement l'importance capitale de cet acte de don. "Ce fut une décision difficile, mais je savais que sans cette transplantation, il n’avait pas beaucoup d’espoir", a-t-il confié à la MAP.

"Aujourd'hui, nous menons une vie normale et je ne regrette pas une seule seconde ma décision. Ce n'est pas seulement un don d’organe, c'est un don d’espoir", a-t-elle assuré, non sans émotion.

De l’autre côté du spectre, Youssef, bénéficiaire d’une greffe de moelle osseuse après une période d'attente de deux ans, témoigne de l'impact transformateur de cette opération sur sa vie. "La maladie m'avait complètement épuisé, physiquement et mentalement. Grâce à cette greffe, je me sens mieux que jamais et je profite de chaque instant", a-t-il dit. Il espère qu'en partageant son expérience, il pourra encourager plus de personnes à envisager le don d’organes.

De l'avis du Dr. Haddadi, il est essentiel de renforcer l'éducation et la sensibilisation du grand public au don d'organes et de tissus. "Beaucoup de gens ne connaissent pas les démarches à suivre ou craignent que cela soit en contradiction avec leur croyance. C'est la raison pour laquelle les campagnes de sensibilisation doivent être claires, accessibles et rassurantes, en expliquant que le don n'attente en rien à la dignité du donneur", insiste-t-il.

Sur le plan juridique, la loi 16-98 sur le don, le prélèvement et la transplantation d'organes et de tissus humains garantit que le don soit effectué de manière volontaire et gratuite, interdisant ainsi toute forme de trafic d'organes. Ce texte de loi a pour priorité de faire valoir l’éthique et de protéger les donneurs comme les receveurs.

L’inscription au registre national des donneurs, une démarche encore peu connue du grand public, est l'un des enjeux majeurs à cet égard. Pour remédier à cette situation, des actions de sensibilisation sont régulièrement organisées à travers le Royaume afin d’encourager les citoyens à faire le choix de s’y inscrire.

La célébration de la Journée mondiale du don d'organes et de tissus humains est l'occasion de rappeler à chacun que le don d’organes est un acte de vie. Bien que des défis persistent, notamment en termes de sensibilisation et d'infrastructures, les efforts pour plaider cette cause continuent de se renforcer. Comme le souligne Meriem, "il suffit d'une décision pour changer des vies".

Par Maha Rachid (MAP)


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