Cette réussite ne s’est pas limitée au Maroc car Joudia est devenue très connue dans les milieux artistiques français. C’est ce qui lui a valu un disque de Platine pour sa chanson Non c’sera non dans laquelle elle a collaboré avec Chab Mami et Diam’s. Aussi, a-t-elle partagé des duos en France avec des célébrités telles Gad El Maleh et Patrick Fiori lors du Sid’action.
Mais l’Hexagone n’est-ce pas là, justement, où elle a eu le déclic pour la chanson ?
Joudia était allée en France après son bac, pour suivre des cours à la faculté des sciences humaines mais au fond d’elle-même, cela manquait de piquant. Et comme elle n’osait pas contrarier ses parents, elle a changé de discipline et de ville. Elle est allée s’inscrire en architecture à Montpellier, une façon pour elle de joindre l’utile à l’agréable car Joudia n’est seulement « hantée » par le chant mais également par d’autres expressions artistiques comme les arts plastiques et la comédie. A Montpellier, il lui arrivait de fredonner des airs de la grande Edith Piaf. Elle se trouvait souvent emportée par l’élan vocal au point de se faire remarquer par ses professeurs qui lui ont conseillée d’explorer la voie de la chanson, d’où sa participation très brillante dans Studio 2 M.
« C’est grâce à un professeur que j’ai pu avoir le déclic et démarrer sereinement ma carrière. Il fallait quelqu’un qui croit en moi et qui me pousse à faire ce dont j’avais envie », précise-t-elle.
Et l’on se souvient de ses magnifiques prestations qui n’avaient laissé personne indifférents du fait de sa forte personnalité, une personnalité d’où l’humour s’échappe de temps à autre –n’est-elle pas marrakchie- et de sa façon à chanter en n’exploitant qu’une petite partie de l’étendue de sa voix tantôt douce et tantôt roque. Déjà on s’était aperçue de la force de sa voix et de la variété du répertoire qu’elle peut interpréter avec beaucoup de facilité. En effet, Joudia est très à l’aise aussi bien lorsqu’il s’agit de chansons de variété, française notamment, que lorsqu’il s’agit de chansons jazzy qui en appellent à une façon de chanter où la force de la voix est fortement requise. Mais avec elle, on a tantôt l’impression d’écouter Barbara Hendrix, tantôt Barbara Streisen car Joudia a une certaine fibre Gospel qu’elle n’a pas encore bien exploitée.
Après tous ces succès, voilà que Joudia, petite fille d’un auteur de chansons malhoun très connues dont Lalla Oum Lgheit et surtout la célèbre chanson de Hamid Zahir « Achddak temchi lezzin », se tourne vers le cinéma.
Sa première prestation cinématographique sera dans un film de Jilali Ferhati qui s’appelle « Dès l’aube ». Un film qui raconte l’histoire d’une famille d’artistes désirant adapter une pièce de théâtre difficile à monter avec l’aide d’Amal, une chanteuse de cabaret qui rêve de percer dans le milieu. C’est une expérience qui, selon Joudia s’est très bien passée même si elle avait eu quelques appréhensions au début mais tout s’est finalement bien passé parce que Jilali Ferhati est convaincu du fait que pour lui, il y a quelque chose de vrai dans les yeux de Joudia.
Une expérience de plus qui peut dévoiler une autre facette du talent de Joudia.