John Kerry a atterri samedi en fin d'après-midi au Caire, selon un journaliste de l'AFP voyageant avec le ministre.
Dimanche, il devait co-présider avec son homologue égyptien Sameh Choukri le "dialogue stratégique" entre les deux alliés, aux relations tumultueuses.
Les Etats-Unis ont levé fin mars le gel de leur assistance militaire de 1,3 milliard de dollars par an au Caire. Mais ils continuent de dénoncer la terrible répression menée par le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi contre les partisans de son prédécesseur renversé en 2013 et emprisonné, l'islamiste Mohamed Morsi.
Un tribunal du Caire devait d'ailleurs prononcer hier dimanche son verdict dans le nouveau procès de trois journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazeera, l'Australien Peter Greste, le Canadien Mohamed Fahmy et l'Egyptien Baher Mohamed dont la condamnation en première instance à des peines de prison allant jusqu'à 10 ans avait provoqué un tollé international dont des condamnations de Washington.
Ce "dialogue" est le premier depuis 2009. Il intervient au moment où Washington a annoncé la livraison cette fin de semaine au Caire de huit avions F-16, sur les 12 chasseurs annoncés en mars par le président Barack Obama, dans le cadre de la lutte que mène l'Egypte contre des groupes jihadistes dans le Sinaï.
Le Caire a prolongé pour six mois le mandat autorisant le déploiement de "certains éléments des forces armées" hors d'Egypte afin de protéger les intérêts nationaux et arabes dans le Golfe, la mer Rouge et le Détroit de Bab El Mandeb, rapporte samedi l'agence de presse gouvernementale Mena.
Kerry sera ensuite aujourd’hui lundi à Doha pour voir ses homologues des Etats membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et tenter d'apaiser leurs craintes suscitées par l'accord sur le nucléaire iranien conclu le 14 juillet à Vienne.
En revanche, il n'y aura pas d'étape en Israël, compte tenu du très net refroidissement des relations entre les deux alliés, en particulier en raison de l'opposition de l'Etat hébreu à l'accord international avec l'Iran dont les puissances sunnites du Golfe se méfient tout autant que des ambitions régionales de la République islamique chiite iranienne.
L'Arabie Saoudite, rivale de l'Iran, a toutefois exprimé officiellement son soutien au texte de Vienne.
John Kerry mettra ensuite le cap sur Singapour, puis la Malaisie et le Vietnam. L'Asean, qui se réunit à Kuala Lumpur cette année, est un partenaire privilégié de Washington, en particulier face aux ambitions régionales de la Chine.