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Yann et Nadia tombent amoureux en tombant l'un sur l'autre, ce qui leur donne une chance supplémentaire, la première peut-être, de s'en sortir et d'envisager l'avenir.
Ensemble, ils se lancent dans un projet presque pharaonique de restaurant au bord d'un lac, en montant une cavalerie bancaire intenable: des prêts à la consommation en cascade pour bricoler l'apport personnel qu'ils n'ont pas.
Des travaux en partie au noir et les agréments qui n'arriveront pas auront raison de leurs rêves d'entrepreneurs. Pour survivre, Nadia accepte un boulot au Canada en laissant provisoirement son fils à Yann.
C'est la troisième fois de sa vie d'acteur que Guillaume Canet se met aux fourneaux. Il avait été cuistot de cantine dans "Je règle mon pas sur celui de mon père" (1999) de Rémy Waterhouse avec Jean Yanne. Dans "Ensemble, c'est tout" d'après Anna Gavalda, il finissait en restaurateur prospère et heureux. Pas ici.
Les personnages restent filmés au ras du sol et de leur vie sans horizon, au plus humble, juste avant la misère.
Pour Guillaume Canet, enfant gâté du cinéma hexagonal, passé déjà deux fois derrière la caméra, un "sujet terriblement intéressant à traiter compte tenu du taux de personnes en situation précaire" en France, estime-t-il dans les notes de production.
L'acteur souligne et insiste sur "l'intégrité" de son personnage, jeune homme sans famille, sans attache, et sur "sa volonté de garder la tête haute, d'être fier".
Le choc, poursuit-il, fut de tourner à Saint-Denis au nord de Paris, "à dix minutes de l'avenue Foch", dans des endroits dont il pensait que seul le Bronx, à New York, en fabrique.
A ses côtés, la lumineuse Leïla Bekhti, César du meilleur espoir féminin ("Tout ce qui brille"), campe une Nadia déterminée à s'en sortir, mère célibataire désespérée par sa pauvreté, mais "jamais dans le pathos", insiste-t-elle.
Le réalisateur se régale à filmer son visage tendu, s'enorgueillit aussi de ce film bien dans l'époque, traitant le sujet du surendettement qui attire les petites gens vers les grands fonds: "La pauvreté est devenue un formidable terrain de spéculation", note-t-il.
"Le capitalisme est devenu vicieux, incapable de proposer la moindre utopie, et la survie devient la seule règle".