Jamel Debbouze : Mon rêve serait de monter un Jamel Comedy Club à Casablanca

Dans le cadre de son spectacle pour les 16ème Mazagan Nights, Jamel Debbouze 

a interprété sur la scène 

marocaine son spectacle " Tout sur Jamel ".  En présence de Malik Bentalha 

en première partie, rires 

et bonne humeur étaient au rendez-vous.  L'enfant speed de Trappes, nous fait partager les joies de la famille, 

du mariage et de la paternité.  L’homme adouci par la vie nous ouvre son cœur 

et confie ce qu'il réserve au public marocain. Entretien. 

 

Libé : Quel est votre ressenti au Maroc ?
 

Jamel Debbouze : « J’ai visité la ville d’El Jadida que je ne connaissais pas, et je l’ai trouvée absolument extraordinaire. Cependant, je suis étonné que cette ville soit aussi peu touristique…  C’est un endroit somptueux, historiquement très chargé et malheureusement pas assez mis en valeur. Tous les touristes du monde devraient connaître cet endroit, qui est aussi fort que Marrakech ou Essaouira. Je suis très heureux d’être ici, ce sont les Marocains qui m’ont donné l’opportunité de jouer mon spectacle, qui ont construit ma carrière, et ce sont les Marocains qui continuent à nous soutenir avec le Marrakech du rire. Je suis fier d’être marocain; à chaque fois que j’ai l’occasion de venir ici, je viens avec beaucoup de joie».
 

Quelle relation entretenez-vous avec vos deux cultures ?
 

 Je ne pourrais me définir concrètement, mais ce qui est certain, c’est que tous les jours je suis marocain. Quand je suis sur scène ou au cinéma, je glisse des mots d’arabe et cela peut paraître anodin, mais ce sont des choses qui ponctuent mon phrasé. Le Maroc est ma culture, elle fait partie intégrante de moi, je ne peux quantifier ce que j’ai de marocain ou de français. On ne choisit pas entre son père et sa mère, je ne pourrais choisir entre le Maroc et la France.
 

 Pourquoi avoir attendu 6 ans après «  100% Debbouze » ? 
 

Je n’ai rien calculé, Al hamdoulilah j’ai une chance incroyable ! Je fais les choses par envie. Je n’avais pas grand-chose à raconter durant cette période, et monter sur scène seulement pour y être n’avait aucun intérêt pour moi. En six ans, il s’est passé des choses incroyables dans ma vie, j’ai rencontré des stars comme Stevie Wonder, j’ai monté une nouvelle troupe, j’ai eu un enfant, je me suis marié avec une Française, et ça, j’aurais pu en faire un documentaire animalier!(Rires) Je pense que j’ai des choses à dire sur le choc des cultures. Je raconte des sujets éminemment actuels, la mixité est l’avenir du monde, et c’est encore un sujet en 2014. Je ne sais pas combien de temps je vais prendre à élaborer mon prochain spectacle, mais vous pouvez être certain que si je n’ai rien à vous dire, je ne reviendrais pas.  
 

Qu’en est-il du Marrakech du rire 2014 ?
 

Je peux vous dire que c’est une programmation exceptionnelle, comme tous les ans. Kad Merad sera présent et pour ce qui est des  artistes en vue, je dirais Dany Boon et Johnny Hallyday. Après, bien sûr, il peut y avoir des aménagements, mais c’est une très bonne programmation.  
 

Que réservez-vous aux humoristes marocains ? 
 

Avec le Marrakech du rire, nous avons lancé l’artiste Eko, Youssef Ksiyer… Pour tout vous dire, mon rêve serait de monter un « Jamel Comedy Club » à Casablanca avec exactement le même théâtre qu’à Paris, car il y a du potentiel ! J’en appelle à tous les partenaires, c’est quelque chose que j’ai vraiment envie de monter, d’autant que les artistes en ont besoin. Nous avons très envie de continuer cette histoire artistique avec le Maroc. Notre système est aussi efficace, si ce n’est plus, que Sciences Po… Nous prenons des jeunes dans la rue et nous les emmenons aux Champs Elysées !