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Placée sous le thème «Retour aux sources», cette exposition dont le vernissage aura lieu le jeudi 7 mai porte une vision fantastique sur le monde, ses sources et ses métamorphoses. Il s’agit d’une peinture connotative qui met en scène le royaume sans limites de l'insolite dont les facultés de l'imagination sont omniprésentes. L’artiste nous fait voir l’étendue de sa sensibilité créative où les scènes expressionnistes demeurent la matrice de la plasticité mixte (grillage, bois, cordes, acrylique).
Plasticien rêveur, minimaliste brut et anecdotique, il ne cesse de créer une atmosphère onirique et extravagante, qui donne à ses tableaux une valeur tout autre que documentaire.
On la sent immédiatement. Extérieurement, cette nouvelle valeur se manifeste par une certaine absence de figuration canonique et conventionnelle. On a l’impression que l’« élan créateur » fait exploser les figures peintes de l’intérieur. Les couleurs vives et attachantes débordent le dessin. A première vue, les tableaux de Belhaj frappent le regard par une certaine parenté avec certaines œuvres brutes. Après, on comprend que cette « ressemblance » est basée justement sur la force créatrice, la franchise et l’intensité du contenu du tableau. Sans cabotinage, cet artiste, autodidacte et homme humble, nous étonne par sa capacité de trouver toujours des formes nouvelles pour ses peintures et ses installations dans lesquelles il y a davantage de tact, de goût et d’intelligence et aussi de savoir-faire. Les œuvres sont plutôt des jets spontanées mais combien raisonnés et non pas des exemples illustrant une théorie spéculative de la peinture. Belhaj avait le sentiment de plus en plus fort, de plus en plus clair, que dans l’art les choses ne dépendent pas du «formel» mais d’un désir intérieur (contenu) qui délimite le domaine du formel.
C’est la création sur la base de la nécessité intérieure, celle de briser à chaque instant l’ensemble des règles et des frontières connues. L’acte de peindre revisite les figures vivantes de la femme via un langage pictural et matiériste qui transpose les formes du monde, en rendant visible l’invisible. Il s’agit d’un retour aux sources inépuisables de son identité visuelle plurielle après plus de 30 ans à Paris, tout en remettant en toile des sujets nostalgiques liés au droit à la mémoire et au rêve. Ses créations en termes de peintures et installations ne reposent pas sur la ressemblance avec les choses et les êtres. De même, son séjour parisien a pu donner naissance à une évolution stylistique assez originale mais c'est surtout son voyage intérieur qui gouverne ses scènes extravagantes.
A l’opposé d’un voyant qui reçoit et subit sa vision comme un phénomène totalement indépendant de lui, l’artiste sollicite la vision en ce qu'il se prédispose afin qu'elle acquière son maximum d'expressivité. Il avait une grande familiarité avec le monde de la création relative au stylisme et à la mode au même titre que Saint Laurent, Jean-Paul Gautier, Kenzo et tant d’autres. Il a marqué ses œuvres de la puissance de ses rêves et de ses vécus, en les exposant à la Galerie 4éme Parenthèse (la Défense, Paris) et à la fête d’affiche à Bercy II à Charenton Sonia. L’art fantastique chez Belhaj reste fidèle à la réalité des formes, en jouant de leurs proportions et de leur juxtaposition, à la spontanéité des détails mais en même temps il sature cette réalité initiatique de tout le mystère qu'elle contient, en exprimant le merveilleux intrinsèque ou explicite. C’est une voix imagée, comme disait le réalisateur Mohammed El Ghormli, qui nous révèle la géographie du rêve, celle d’un océan de beauté brute et sans rivages.