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Vitrine revendiquée d'une aviation décarbonée, cette expérimentation est critiquée par de nombreux élus municipaux de Paris, de la majorité ou de l'opposition, qui dénoncent un "projet absurde" et une "aberration écologique".
La mairie de Paris va étudier la possibilité d'un recours en justice contre l'arrêté, a donc annoncé à l'AFP l'entourage de la maire socialiste, Anne Hidalgo.
"Ce gouvernement n'a plus aucune légitimité démocratique et il continue d'aller à l'encontre du Conseil de Paris", qui s'était opposé à ce projet "anti-écologique", "très cher", qui "va concerner uniquement les personnes les plus fortunées", a jugé sur la radio France Bleu Paris l'adjoint aux mobilités de la ville de Paris, David Belliard.
Les promoteurs de ces taxis volants, présentés comme plus petits, moins lourds et moins bruyants que des hélicoptères, insistent sur la possibilité de les utiliser ultérieurement - grâce à des versions plus grandes - pour du transport sanitaire d'urgence, que ce soient des malades ou des greffons.
"C'est une très bonne chose que cette expérimentation puisse avoir lieu", a au contraire réagi l'entourage de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a soutenu à hauteur d'un million d'euros le projet porté notamment par l'entreprise allemande Volocopter.
Les Jeux olympiques débutent le 26 juillet dans la capitale française et le feu vert du gouvernement français, paru au Journal officiel mardi, était attendu depuis plusieurs mois.
La plateforme autorisée par arrêté mardi sera située sur une barge sur la Seine, amarrée au quai d'Austerlitz dans l'est de Paris et "pourra être exploitée jusqu'au 31 décembre 2024 au plus tard".
"Tenant compte de son caractère expérimental", l'arrêté limite les horaires d'exploitation de cette hélistation "entre 8 heures et 17 heures" et le nombre de vols "à deux mouvements par heure et à 900 vols sur la totalité de l'expérimentation" jusqu'à la fin de l'année.
Outre l'entreprise allemande Volocopter, qui fabrique le "Volocity", le groupe Aéroports de Paris (ADP) est associé au projet, censé incarner les ambitions de verdissement de l'industrie aéronautique polluante.
Cet aéronef à deux places, dont celle du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit.
Le but est de profiter de la vitrine des JO pour démontrer la faisabilité de ce mode de transport, censé relier différents sites de décollage et d'atterrissage, des "vertiports".
Quatre de ces "vertiports" existent déjà, situés au nord de la capitale sur les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et du Bourget, et à l'ouest, sur les communes d'Issy-les-Moulineaux et de Saint-Cyr-l'Ecole. Ne manquait plus que l'autorisation pour un cinquième site en plein Paris.
Les promoteurs de ces appareils devront se contenter de vols de démonstration gratuite pendant les Jeux olympiques, faute d'avoir obtenu à temps une certification de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA). Ils tablent désormais sur une certification "à l'automne".
Le projet a connu plusieurs revers, dont un avis défavorable en février après enquête publique.
En septembre, l'Autorité environnementale avait jugé "incomplète" l'étude d'impact de la future base expérimentale de taxis volants prévue sur la Seine, mettant en cause la pollution sonore et visuelle, la consommation d'énergie et le risque pour la sécurité des passagers comme des Parisiens.
C'est dans le cadre de cette évaluation environnementale que les élus de la capitale avaient rendu un avis négatif au Conseil de Paris sur la création de cette plateforme à Austerlitz.
Face aux critiques, ADP et ses partenaires insistent sur "l'utilité" de ces appareils et l'importance de rester dans la course à l'innovation.
"Je ne suis pas fan du taxi volant (...) Mais je n'ai pas envie, au nom de je ne sais quelle idéologie, que nous nous privions de cette expérimentation (...) C'est peut-être l'ambulance de demain", défendait en juin le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.