en Angola s'est
disputée "dans de très bonnes conditions malgré des petits
incidents qui arrivent
partout", dit à l'AFP
le président de la CAF Issa Hayatou, pour
lequel seule la présence
des supporteurs
étrangers n'a "pas été conforme à nos attentes".
Dans un précédent
entretien à l'AFP,
diffusé samedi, Issa Hayatou avait indiqué ne pas voir en "quoi la CAF est responsable" dans le mitraillage
du bus des joueurs du Togo. "Nous sommes
organisateurs du tournoi, ce n'est pas à nous
d'assurer la sécurité" avait-il souligné.
Quel bilan sportif faites-vous de la CAN?
"Nous avons assisté à de très beaux matches et certains ont été un peu moins attractifs. Le concours négatif des conditions climatiques a aussi empêché les joueurs de s'exprimer comme il faut. Quelques matches ont été décevants parce que le rythme n'y était pas. Nous constatons que la valeur se nivelle vers les sommets. Que ce soit la Zambie, le Malawi, le Gabon ou le Mozambique, les équipes ont toutes été à la hauteur".
Laquelle vous a agréablement surpris?
"Le mérite revient au Ghana qui était privé de ses vedettes et a eu le courage d'aligner une équipe jeune qui sort du Mondial juniors. A la surprise générale, il a réussi à être là où il se trouve aujourd'hui (en finale, ndlr). C'est un exploit qui mérite d'être souligné".
Lesquelles vous ont déçu?
"Nous avons été plus surpris en fait par les prestations de certaines équipes considérées comme favorites, telles que le Cameroun ou surtout la Côte d'Ivoire, dont le parcours s'est brutalement arrêté. Quant au Nigeria, ses joueurs ne sont pas parvenus à s'exprimer jusqu'au bout. Les ténors n'ont pas complètement rempli leur mission convenablement".
Pourquoi les stades ont-ils été désertés?
"Ici, le stade a été toujours plein avec entre 45.000 et 50.000 personnes. En dehors des matches de l'Angola, le seul stade vide à Luanda c'était lors d'Algérie-Malawi. On ne peut pas dire que les trois autres stades étaient vides non plus. A-t-on laissé entrer gratuitement les gens? Est-ce-que c'est à cause du travail que les gens ne pouvaient venir au début? Je n'en sais rien. Mais à la mi-temps, les stades étaient pleins et c'est la fin du match qui compte".
Pourtant, peu d'Africains ont pu rejoindre l'Angola...
"Cela c'est autre chose et ce n'est pas conforme à nos attentes. On aurait pu faire une petite dérogation pour l'obtention des visas, mais cela n'a pas été le cas. Beaucoup de gens ne sont pas venus car ils n'ont pas eu le visa et certains qui l'avaient se sont abstenus quand ils ont vu que la vie était si chère. On ne pouvait pas demander à l'Angola de loger tout le monde gratuitement! Cela n'a pas été la grande affluence de l'extérieur mais les nationaux se sont mobilisés pour donner un sens à cette coupe africaine".
Comment expliquez-vous ce cafouillage de quatre heures pour officialiser le classement du groupe D?
"Pour la CAF, cela n'a jamais été un cafouillage. Il y a eu confusion parce que chacun s'est targué d'être le 1er. Il fallait interpréter correctement les textes. Tous les officiels de la CAF ne maîtrisent pas le règlement. Entre la fin du match et notre départ à l'aéroport pour revenir à Luanda, il y a eu ce petit flottement. L'info a été enlevée du site car la moindre des choses c'était d'attendre que la +tête+ arrive. Quand trois équipes finissent avec quatre points, il faut être de la maison pour comprendre. Ce qui compte, c'est que le 1er était 1er et le 2e était 2e".
Les observateurs extérieurs à la CAF qui comptent plusieurs CAN à leur actif sont unanimes: celle-ci était la plus compliquée à suivre en raison de la désorganisation générale. Qu'en pensez-vous?
"Dans l'ensemble cette compétition s'est déroulée dans de très bonnes conditions et la partie angolaise a fait tout ce qu'il fallait faire pour mettre tout un chacun à l'aise. Chaque pays a ses réalités. Il y a eu des petits incidents qui arrivent partout ailleurs. Pourquoi pensez-vous que ça ne peut arriver qu'ici? Dans chaque organisation de cette dimension, il y a de petites imperfections. Personne ne peut le savoir mieux que moi qui ai suivi 15 ou 16 CAN".
La gazette
* -Brésil. Les quintuples champions du monde auriverde pourraient venir à Lubango, selon les médias brésiliens, après un premier stage à Curitiba et avant d'établir leur camp de base près de Johannesburg, pour le Mondial-2010. Il s'agit pour eux de s'acclimater. Ville située à quelque mille mètres d'altitude, soit la plus haute d'Angola, Lubango connaît un climat tempéré, bien loin de la touffeur de Luanda ou Benguela.
* -Allemagne. Le président de la Fédération ghanéenne, Kwesi Nyantakyi, dévoile sa philosophie et son modèle sans barguigner: "Le football est avant tout une affaire de résultat. Nous sommes venus en Angola pour jouer et pour gagner. A la fin d'un match, ce qui importe, c'est le tableau d'affichage et pas la manière. L'Allemagne n'est pas un modèle de beau jeu, mais en efficacité, ils sont les meilleurs".
* -Sacrifice. Le gardien du Ghana, Richard Kingson, n'était pas au mieux de sa forme en demi-finale mais il a voulu tenir sa place, même s'il ne pouvait pas vraiment tirer du pied droit. "Je n'étais pas à 100% mais j'ai promis aux garçons que je ferais tout mon possible pour eux. Je me suis sacrifié pour l'équipe afin de l'aider à atteindre la finale". Vendredi, il a dû aller à l'hôpital pour effectuer des examens à l'aine.
* -Militant. Venu à Luanda pour assister aux derniers matches de la CAN, le président de la Fifa Sepp Blatter est venu au secours de son personnel administratif, empêtré lors d'une conférence de presse par les questions des journalistes africains qui se plaignaient de ne pas avoir assez de places pour le Mondial-2010. "Je vous demande de faire un effort tout particulier pour les journalistes africains", a ainsi déclaré M. Blatter à l'attention de ses deux subalternes.
* -Encouragement. Critiqué pour sa gestion à l'économie de son quart et de sa demi, Rajevac a vu l'ex-légende ghanéenne Tony Yeboah venir à son secours. "On doit continuer d'ouvrir le score avant de le défendre", a déclaré l'ex-attaquant après les trois matches remportés 1-0 par son équipe. "Lors des derniers matches, on a montré qu'on savait le faire. Le coach a fait du bon boulot".
* -Subventions. Les quelque deux cents supporteurs égyptiens qui ont assisté à la demi-finale à Benguela étaient largement soutenus, sur un plan financier. Une partie d'entre eux sont des employés d'une chaîne hôtelière et d'une grande marque de sodas qui leur a subventionné le voyage. Quant aux autres, par groupes de vingt-cinq, ils ont été choisis parmi les plus kops des plus grands clubs égyptiens (Al-Alhy, Zamalek etc.) pour leur enthousiasme. A Benguela, ils ont passé la nuit de jeudi à vendredi dans un camp de jeunesse, encadrés par de nombreuses forces de sécurité qui les dissuadaient d'en sortir.