Ismaïl Alaoui face à la presse : Le prochain leader du PPS sera-t-il un candidat du consensus ?


Narjis Rerhaye
Samedi 15 Mai 2010

C’est désormais (très) officiel : Ismaïl Alaoui n’est pas candidat à sa propre succession. Le leader sortant du PPS l’a affirmé avec force, jeudi soir à Rabat,  lors d’une rencontre organisée par le quotidien de langue arabe « Bayane Al Yaoum », à la Bibliothèque nationale. « Non, je ne me porterai pas candidat, quoi qu’il arrive. L’unité du parti n’est pas en péril. J’ai 70 ans. Je ne suis pas usé mais je tiens à m’occuper de mes petits enfants », a-t-il affirmé, solennel,  aux trois journalistes aux questions desquels il s’est prêté de bonne grâce. Moment d’émotion intense. Ismaïl Alaoui a évoqué la maladie de son fils, « condamné », dira-t-il,  pour signifier que la famille, aussi, est  un engagement parfois plus fort que la politique. Entre candidatures déclarées et pressenties au poste de secrétaire général du PPS, la compétition s’annonce-t-elle difficile et le choix cornélien pour les militants ? Impossible de répondre pour l’heure, même si selon certaines informations, les membres du Bureau politique ont choisi en début de semaine leur candidat, un candidat du consensus.
Si cette rencontre médiatique –probablement l’une des dernières sorties médiatiques de celui qui a été le successeur de Ali Yata- dans le cadre des préparatifs du 8ème congrès du PPS –les 28, 29 et 30 mai à Bouznika- la situation politique en terre marocaine a été au cœur du débat et des préoccupations d’Ismaïl Alaoui. « Une situation surréaliste où l’opposition n’en est pas vraiment une et la majorité peine à parler d’une même voix », a fait valoir le patron des anciens communistes.
Ce qui n’empêchera pas ce responsable politique de soutenir que le compromis historique –conclu entre la monarchie et les partis du mouvement national dans le cadre de l’alternance consensuelle- est encore valable plus que jamais face aux défis auxquels est confronté le pays. « C’est grâce à de tels compromis que des réformes profondes et structurantes peuvent être menées ».
C’est d’ailleurs sous le signe d’une nouvelle génération de réformes que se tient le congrès du PPS, une formation politique qui se présente volontiers comme « un parti de propositions ». Les revendications sont ici précises, explicites, argumentées. En matière de réformes politiques par exemple, le PPS en appelle à une réforme de la Constitution. « Nous sommes conscients que le PPS ne peut pas y aller seul. « Il faut ici une réunion des forces. La réforme de la constitution doit être une revendication commune de tous les démocrates. C’est pourquoi l’union des démocrates est aujourd’hui essentielle », explique I. Alaoui. L’élargissement des libertés figure également au titre des réformes politiques à entreprendre autant que la justice sociale, l’économie solidaire et le renforcement de la politique des grands travaux. Au chapitre des grands chantiers lancés par le pays, la position du PPS ne souffre pas la moindre ambiguïté : l’action des « agences » qui exécutent ces grands ouvrages doit être transparente et ne  plus échapper au contrôle du Parlement. « Ce sont des entreprises publiques ou semi-publiques qui brassent de l’argent public ! », s’exclame le secrétaire général du PPS.
Le 8ème congrès du Parti du progrès et du socialisme est aussi celui de la rénovation et de la restructuration de cette formation politique. Il s’agit ici de « professionnaliser » l’action partisane, « pas au sens de l’entreprise Blairiste ou Thatchérienne », s’empresse de préciser I. Alaoui. Le PPS compte aujourd’hui entre 36.000 et 40.000 militants encartés et la politique d’ouverture ne fait que commencer.


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