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scène la fameuse pièce théâtrale «Djihad»
qui a fait un tabac auprès du public belge,
ainsi que plusieurs longs métrages,
Ismaël Saïdi s’attaque aujourd’hui
à la littérature et confirme son talent
à manier avec brio aussi bien
la plume que la caméra.
Après avoir écrit et mis en scène «Djihad», la fameuse pièce qui a été reconnue d’utilité publique par le ministère de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le scénariste maroco-belge, Ismaël Saïdi passe des planches à la littérature et publie «Les aventures d’un musulman d’ici» aux Editions «La Boîte à Pandore». Un livre autobiographique qui aborde la question identitaire des jeunes musulmans en Belgique et qui sera en libraire, à partir du 10 octobre prochain. De l'arrivée de son père en provenance du Maroc en passant par sa naissance, à Saint-Josse, Ismaël Saïdi raconte les événements marquants de sa jeunesse à Bruxelles.
Invité de la chaine belge RTL, jeudi dernier, l’auteur explique avoir eu l’idée d’écrire ce livre suite aux nombreuses interrogations des jeunes issus de l’immigration autour de leur identité culturelle. «Après les représentations de «Djihad», raconte Ismaël Saïdi, il y avait à chaque fois des débats. Les questions que les jeunes me posaient n’avaient quasiment jamais à voir avec le djihad, mais plutôt avec «C’est quoi être musulman en Belgique ?». Alors, quand je rentrais chez moi, je gratouillais quelques notes sur du papier». Ces notes prises après les représentations de la pièce qui raconte l’histoire de trois jeunes partis combattre en Syrie, constituent la matière essentielle du livre. «Les questions qu’on me pose lors des débats, ce sont les mêmes que celles que je me posais dans les années 90», explique l’écrivain. «J’ouvre à chaque fois de grands yeux en me disant qu’ils ont les mêmes problèmes aujourd’hui», ajoute-t-il. «Ce constat constitue une crise identitaire. Il y a une méconnaissance de l’autre. Le problème vient de là et il faut briser le silence. J’espère que ce bouquin va y contribuer», conclut Ismaël Saïdi. Questionné sur son sentiment par rapport à la photo du petit migrant mort noyé sur une plage qui a fait la Une de nombreux médias, Ismaël explique que «C'est le genre de photo qui choque, mais je pense qu'il fallait la montrer. Il faut que les gens se rendent compte que ça pourrait être leur enfant. Alors je suis un fils de migrant moi. Mon père a quitté le Maroc en fait. Donc ça pourrait être moi, ça pourrait être n'importe qui. On ne peut pas rester sans agir. Ces gens fuient, ils fuient la guerre, ils fuient pour des raisons horribles", a-t-il confié à RTL.
Il est, par ailleurs, à rappeler que sa pièce «Djihad» est une comédie, qui nous raconte l’odyssée catastrophique de trois musulmans qui quittent la Belgique vers la Syrie pour combattre aux côtés de djihadistes, trois bras cassés dont on découvre le passé et les blessures cachées, tout au long du voyage.
Initialement interdite de publicité dans le métro en raison de son titre provocateur, «Djihad» a finalement fait un tabac et après plusieurs représentations en Belgique, la pièce a été reconnue «d’utilité publique» par le ministère de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre d’un plan contre le radicalisme à l’école. Elle est souvent jouée devant des jeunes du primaire et du secondaire et un débat est ainsi organisé après chaque représentation, permettant au jeune public de mieux décoder les mécanismes qui font qu’aujourd’hui le regain de tension et le repli communautaire se ressentent davantage. Notons enfin qu’Ismaël Saïdi est né le 20 septembre 1976 en Belgique. Diplômé en relations publiques, de l’Université de Bruxelles, et en sciences sociales de l’Université catholique de Louvain, il a travaillé à la police belge mais a aussitôt abandonné sa carrière pour se consacrer à sa passion première : le cinéma. «En fait, je n’ai pas laissé tomber mes diplômes. Ceux-ci étaient nécessaires pour me permettre de devenir cinéaste. On ne fait du cinéma que quand on a des choses à dire. Lesquelles viennent de l’expérience, de la vie mais aussi des études que l’on a faites. Donc, pour moi, c’était une suite logique», confie à Libé cet originaire de Tanger, optimiste et humaniste impénitent.