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Le 1er mars courant vers 21h00, Abdellah El Asli, 33 ans, se trouvait avec des amis dans un terrain de foot situé dans un quartier tranquille de la ville de Guadalajara. Des amis qu'il avait l'habitude de rencontrer pour jouer au foot ou simplement pour bavarder. A ce moment-là, des agents de police en tenue civile s'approchèrent pour lui demander, et à aucun autre, ses papiers. Ne pouvant justifier de sa résidence légale en Espagne, il a été emmené au commissariat par une patrouille de police, indique la même source. A partir de ce moment, ses amis allaient perdre sa trace.
Le 6 mars, ses colocataires décidèrent de se rendre au commissariat pour demander de ses nouvelles. On les a alors informés que le Marocain avait été expulsé vers son pays d'origine. Le 15 mars, un employé du centre hospitalier, face à la détérioration de son état de santé, a décidé d'entrer en contact avec l'un de ses colocataires à Murcie, la dernière localité où avait résidé le Marocain avant de déménager à Guadalajara. Ce dernier est entré, de son côté, en contact avec les amis de Abdellah El Asli à Guadalajara.
Entre-temps, ses amis allaient apprendre qu’il avait été transporté du commissariat vers l'hôpital de la ville dans un état critique. Il y a subi, le 1er mars dans la nuit, une opération délicate pour une lésion au niveau du cerveau. Il se trouve, depuis, intubé dans un état de paraplégie complète dans l'unité des soins intensifs. L'affaire, passée sous silence par la police espagnole, a éclaté au grand jour grâce à un site d'information Madrid2noticias qui avait été alerté par la présidente d'une Association de la communauté immigrée marocaine, Al Amal, Nadia Otmani. Cette dernière n'arrive toujours pas à comprendre comment après avoir été détenu durant deux heures, le jeune Marocain se retrouvait abandonné dans un hôpital.
Face au tollé suscité par cette affaire, la délégation du gouvernement à Castille-La Manche a décidé de réagir en annonçant, mercredi dans la soirée, dans des déclarations à la presse espagnole, l'ouverture d'une enquête. La police prétend pour sa part que le jeune Marocain s'était auto-blessé pour éviter son expulsion.
Selon le sous-délégué du gouvernement à Guadalajara, Juan Pablo Sanchez, les rapports de police ne font état d'aucune agression (sic) contre le jeune (Marocain) sur qui pesait un ordre d'expulsion datant de mai 2011. C'est pour cette raison qu'il avait été arrêté et c'est cette même raison qui l'aurait poussé à s'auto-blesser pour éviter son extradition, a-t-il assuré dans des déclarations aux médias espagnols.
Prenant la défense de la police, le responsable gouvernemental espagnol a affirmé que les agents, après avoir constaté qu'il s'était blessé, ont aussitôt activé le protocole en vigueur, alerté les urgences, et rédigé leur rapport qui avait été soumis au juge de garde.
« Tout indique que la police a agi de façon très correcte. Et j'ai une totale confiance dans les services de sécurité de l'Etat », a-t-il encore lancé.
Toutefois, de très nombreuses zones d'ombre planent sur cette affaire et la communauté marocaine en Espagne se pose des questions : pourquoi la police a informé les amis de la victime qu'il avait été expulsé au Maroc alors qu'il se trouvait dans un état végétatif à l'hôpital ? Qui a transporté Abdellah El Asli à l'hôpital, ce dernier se refusant de communiquer sur cette affaire ? Comment une personne peut-elle s'auto-blesser au point de rester paraplégique? Pourquoi avoir étouffé cette affaire durant plus de deux semaines?