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En effet, malgré un jugement en appel en bonne et due forme ordonnant de surseoir à l’exécution d’expulsion du Groupe Chaâbi des lieux, les forces de l’ordre ont tenu à y déroger et utilisé la manière forte pour que la seule décision du Conseil de la ville de Casablanca soit suivie d’effet et que ledit Groupe soit délogé du local où il comptait installer son supermarché dénommé Asswak Assalam.
Pour rappel, le Groupe Chaâbi a conclu en 2002 un bail avec la commune urbaine pour l’exploitation commerciale de l’ancien marché Crio. Sauf qu’une fois les travaux de réfection dudit local effectués, les nouveaux propriétaires ont été surpris par les autorités de la commune des Roches Noires leur demandant d’arrêter leur chantier au motif qu’ils ne disposaient pas de plan architectural autorisé. Ce qui ne semble pas être le cas, puisque l’entreprise en question, Dinco, filiale du Groupe Chaâbi, aurait fait appel à des hommes de l’art spécialisés en provenance notamment du Maroc et du Canada. En outre il semblerait que rien dans les décisions du Conseil de la ville ne soit suffisamment motivé pour convaincre la justice de leur bien-fondé. A preuve, tout au long des travaux, les édiles casablancais ont fait des pieds et des mains pour récupérer ce bien qu’elles ont pourtant mis en location de leur plein gré. Ce à quoi l’entreprise locatrice a répondu en estant en justice et en gagnant à chaque fois ses procès et en poursuivant ses travaux pour réhabiliter le bâtiment en le dotant de deux parkings dont l’un est en sous-sol et pouvant accueillir entre 600 et 700 voitures. Cerise sur le gâteau, le Conseil de la ville a décidé d’annuler en 2013 le contrat qui la liait à la société Dimco. Unilatéralement et sans justification aucune.
A ce propos, le responsable chargé du chantier et des travaux de réfection se dit surpris par cette décision d’expropriation alors qu’un ensemble de dossiers est toujours en cours devant la justice.
Par ailleurs, Fawzi Chaâbi qui était sur les lieux au moment de l’opération d’expropriation, a déclaré avoir été malmené et agressé physiquement par certains éléments des forces de l’ordre qu’il compte poursuivre en justice prochainement.
Il est à rappeler qu’Aswak Assalam Belvédère devrait être composé d’un hypermarché édifié sur trois niveaux et d’une galerie commerciale avec des espaces de restauration et des magasins. Le complexe devrait également comprendre un bowling, une aire de patinage et une esplanade à ciel ouvert et des kiosques. Selon les projections du promoteur, il devrait créer 250 emplois directs dont 30% pour le seul encadrement.
Il convient aussi de souligner que l’ancien marché de gros avait suscité l’intérêt de plusieurs promoteurs et alimenté de nombreuses rumeurs depuis 1986, année au cours de laquelle le nouveau marché de gros des fruits et légumes de la ville est entré en service.
Et ce n’est qu’en 1998 que le premier contrat de location de ce monument de la capitale économique a été signé avec Dimco pour un montant annuel de 1 million de DH. Quelques années plus tard, les termes de ce contrat d'exploitation qui ne devait expirer qu'en 2020 ont connu quelques modifications, mais la société française peinait toujours à mener ses travaux à bon port. Le Conseil de la métropole économique a alors tenté de pousser le promoteur français à se désister, mais les pourparlers ont buté sur le volet financier. La société n’avait certes pas respecté le cahier des charges et les délais, mais elle avait, selon ses responsables, engagé d’importants investissements. Le statu quo a finalement pris fin avec le rachat de Dimco par feu Miloud Chaâbi. Ce qui ne sera pas le cas puisque les travaux engagés semblent s’éterniser sans fin. D’où peut-être la décision prise par le Conseil de la ville de récupérer ce patrimoine de la commune des Roches Noires pour le transformer en complexe socio-sportif. C’est la SDL Casa Patrimoine qui devrait se charger du projet de réhabilitation dont le montant devrait s’élever à 20 millions de DH.
En attendant, le dossier n’a pas quitté les prétoires et le Conseil semble vouloir aller plus vite que la musique, quitte à ce que ses interventions puissent ressembler à des abus de pouvoir manifestes.