Inspections des Airbus A320 après l'enquête sur le crash d'AirAsia

Les pilotes n'ont pas été entraînés aux situations inattendues


Vendredi 4 Décembre 2015

Le ministère indonésien des Transports a commencé jeudi à inspecter les Airbus A320 enregistrés dans le pays après qu'une enquête a établi qu'une pièce défectueuse avait contribué à l'accident d'AirAsia qui a fait 162 morts l'an passé.
L'Airbus A320-200 (vol QZ8501) s'était abîmé en mer de Java par mauvais temps le 28 décembre 2014, environ une demi-heure après son décollage de la ville indonésienne de Surabaya en direction de Singapour.
Le rapport final présenté mardi par les enquêteurs indonésiens indique que l'accident a été causé par des problèmes du système de commande du gouvernail et par la réaction de l'équipage, qui avait débranché le pilote automatique pour tenter de relancer le système , a indiqué  l’AFP.
Pour prévenir la répétition d'incidents similaires, le ministère des Transports a annoncé que 18 spécialistes procéderaient à une inspection des 75 Airbus A320 enregistrés dans ce pays d'Asie du Sud-Est, auprès d'AirAsia et de trois autres compagnies effectuant des liaisons intérieures. Ces vérifications devraient se terminer le 2 juin. "Nous allons vérifier les documents techniques, les documents d'exploitation et ensuite l'avion lui-même, avec une attention particulière au système de commande du gouvernail", a déclaré Muhamad Alwi, directeur des opérations de navigation aérienne au ministère des Transports.
Les avions pourront continuer d'être utilisés pendant la période des inspections, mais en cas de découverte de "problèmes répétés" du système de commande du gouvernail d'un appareil, celui-ci sera interdit de vol, a précisé le directeur général de l'aviation civile, Suprasetyo, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens.
Le carnet de maintenance de l'Airbus A320-200 d'AirAsia Indonesia, filiale de la compagnie malaisienne AirAsia, mentionnait que des problèmes avec le système de commande du gouvernail de l'appareil s'étaient produits à 23 reprises au cours des 12 mois précédents. Ces problèmes s'étaient accentués pendant les trois derniers mois avant l'accident, mettant en avant une maintenance insuffisante, selon le rapport.
Parmi les 162 personnes à bord de l'avion se trouvaient 155 Indonésiens, le copilote français Rémi Plesel, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Singapourien et un Malaisien.
Par ailleurs, une défaillance technique, un décrochage inattendu, une réaction inappropriée de l'équipage: le rapport sur l'accident de l'avion d'AirAsia pointe des lacunes en Indonésie dans l'entraînement des pilotes face à la surprise de situations exceptionnelles. "L'équipage n'a pas suivi d'entraînement de récupération d'un décrochage sur Airbus A320", ont souligné les enquêteurs dans leurs conclusions.
Selon le rapport d'enquête rendu public mardi, l'avion d'AirAsia en Indonésie s'était abîmé en mer de Java fin 2014 (162 morts) après un décrochage de l'appareil qui n'a pas pu être récupéré.
Le pilote automatique a été débranché par l'équipage, selon le rapport, en raison des systèmes d'alarme répétés qui ont été déclenchés par une fissure dans une soudure sur le système de la gouverne de direction -- qui aide à contrôler les mouvements du gouvernail.
"Les actions suivantes de l'équipage ont rendu l'avion incontrôlable", ce qui a entraîné un "décrochage prolongé" de l'appareil ne permettant plus à l'équipage de le redresser, explique le rapport qui met également en cause un défaut de maintenance, la même panne s'étant déjà produite à 23 reprises.
"Certaines des recommandations du Bureau d'enquêtes et analyses (BEA) en matière de formation des pilotes n'ont manifestement pas été mises en oeuvre par cette compagnie aérienne", souligne Jean-Paul Troadec, ancien directeur du BEA, interrogé par l'AFP.
Le 1er juin 2009, le vol Air France 447 Rio-Paris, s'était abîmé dans l'océan Atlantique faisant 228 morts.
Après cet accident, le BEA avait formulé des recommandations pour la mise en place d'"exercices spécifiques et réguliers dédiés au pilotage manuel à l'approche et à la récupération du décrochage y compris à haute altitude".
Dans le cas d'AirAsia, "faute d'un entraînement suffisant face à ces situations anormales, les pilotes n'ont pas su gérer la situation et se rendre compte que l'avion était parti en décrochage", explique un expert français sous couvert de l'anonymat.


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