
Environ 3.500 couples, tous vêtus à l’identique -plusieurs de nationalités différentes qui s’étaient rencontrés quelques jours auparavant-, ont participé à la cérémonie au quartier général de l’Eglise, à Gapyeong, à l’est de Séoul.
Les mariages collectifs, dont certains ont été célébrés dans d’immenses arènes sportives réunissant des dizaines de milliers de couples, sont depuis longtemps une caractéristique de l’Eglise de l’Unification, et sont dénoncés par ses détracteurs qui y voient la signature caractéristique d’une secte.
La cérémonie de dimanche a revêtu une importance spéciale avec la participation de la veuve du milliardaire Sung Myung Moon, Hak Ja Han, 70 ans, qui présidait cet événement pour la première fois depuis que son mari est décédé il y a cinq mois à l’âge de 92 ans des suites d’une pneumonie.
La cérémonie a eu lieu dans le stade couvert où les funérailles de Sun Myung Moon avaient été célébrées le 15 septembre 2012.
Hak Ja Han est entrée dans le stade au son de l’”Alleluia” de Haendel puis a conduit les couples à prononcer leurs voeux. Le programme musical de la cérémonie était des plus éclectiques, mêlant l’air “Libiamo ne’lieti calici” de “La Traviata” à des chants bouddhistes ou des chansons enfantines.
Quelques jours avant, “Mère Moon” avait présidé une cérémonie de fiançailles pour 200 couples.
“Oui, j’étais assez nerveux”, a reconnu Jin Davidson, un étudiant américain de 21 ans dont le père américain et la mère japonaise avaient eux-mêmes été mariés par le fondateur. Il a décidé de s’unir lui aussi avec une Japonaise, Kotona Shimizu, du même âge que lui: “Elle a surgi tout à coup devant moi, et j’ai dit OK”, dit-il pour décrire leur rencontre. “Nous avons un peu de difficulté à communiquer pour le moment, car je ne parle pas du tout le japonais et elle ne parle qu’un peu l’anglais, mais nous voyons cela comme un défi et une preuve de notre foi”, assure-t-il.
Les nouvelles technologies viennent parfois au secours de l’Eglise de l’Unification.
Ainsi, 12.000 autres couples du monde entier ont participé à distance à la cérémonie grâce à l’Internet.
De même, Lisa, de Trinidad et Tobago, a rencontré sur Skype son fiancé polonais, Hubert, après avoir été mise en relation par la famille et des coreligionnaires. Hubert a rendu visite à la famille de Lisa en décembre dernier avant de décider de recevoir la bénédiction de “Mère Moon”. “Je l’ai attendu toute ma vie”, dit Lisa, pour qui “la langue n’est pas réellement un problème: nous sommes liés par l’Eglise”.
Les candidats au mariage doivent assurer sous serment être vierges et doivent s’engager à ne pas avoir de relations sexuelles durant au moins quarante jours après leur union. Les mariages collectifs ont commencé au début des années 1960 et ne rassemblaient à l’origine qu’une petite dizaine de couples avant qu’ils ne deviennent plus nombreux au fil des ans et attirent l’attention des médias internationaux.
En 1997, 30.000 couples ont été unis par les liens du mariage, alors que deux années plus tard environ 21.000 autres remplissaient le stade olympique de Séoul.