Insolite : Festival végétarien de Phuket


Vendredi 10 Octobre 2014

Insolite : Festival végétarien  de Phuket
“Une fois que les dieux sont là, on ne ressent rien”, assure Jampen Deebuk, après avoir transpercé d’une barre métallique les joues d’un jeune participant au Festival végétarien de Phuket, en Thaïlande, rite religieux taoïste à base de mutilations expiatoires.
Lui-même, avant d’enfiler ses gants de sacrificateur en plastique blanc, a subi ce même rituel de purification, essentiel pour l’importante minorité taoïste d’origine chinoise vivant à Phuket, île touristique du sud de la Thaïlande.
“Je ne ressens aucune douleur. Cela ne fait pas mal”, assure Jampen, âgé de 49 ans, malgré les cicatrices barrant son visage. Comme les centaines d’autres participants au festival, il assure être, le temps du rituel, doté de pouvoirs insufflés par l’esprit des dieux chinois invoqués. Mais certains adeptes ne peuvent s’empêcher de crier, au moment où la lame transperce leur chair.
Certains vont jusqu’à arborer lors des parades religieuses dans les rues de la ville de Phuket les objets les plus étonnants: l’un d’eux exhibe une tour Eiffel, du type de celles vendues aux touristes à Paris, enfoncée à mi-hauteur à travers sa langue.
Un autre s’est passé un manche de pelle dans les deux joues... La pelle elle-même étant revissée dans un second temps.
Cela fait près de 200 ans que ces rituels se répètent à Phuket, orchestrés par la communauté chinoise locale depuis 1825.
Selon la légende, tout a commencé avec une troupe d’opéra chinois miraculeusement guérie du paludisme en adoptant un régime végétarien strict.
Lundi, pour le lancement du festival, des centaines de croyants vêtus de blanc ont défilé, recevant la bénédiction de la foule assemblée.
“Cela montre le pouvoir des fidèles. Ils reçoivent la douleur au nom des autres. Cela débarrasse l’ensemble des disciples de la malchance”, explique Teeravut Sritularak, président du sanctuaire Jui Tui.
Pendant les rituels complexes de purification, les adeptes se privent d’alcool, de rapports sexuels et se mortifient dans leurs chairs. Sous les objectifs des photographes, équipés pour certains de masques et de combinaisons pour se protéger des giclées de sang.
La plupart des adeptes sont des hommes, mais quelques femmes franchissent le pas, lors de ce spectacle qui détonne dans cette station balnéaire prisée des touristes étrangers.
La nuit venue, des charbons ardents sont répandus sur le sol. Les responsables religieux entrent alors en transe et courent ou marchent à travers les braises. Leurs adeptes les plus téméraires leur emboîtent le pas.


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