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En attendant, la société civile essaie tant bien que mal de protéger ces enfants en portant haut et loin leur voix. A l’instar d’autres associations, l’institution nationale de solidarité avec les femmes (Insaf), qui a fait de ce combat son cheval de bataille, a été évidemment interpellée par ce drame. Contactée par Libé, Houda El Bourahi, directrice de cette ONG a appelé à une médiatisation permanente de cette problématique «tout le monde est concerné, aussi bien le gouvernement, la société civile que les citoyens. Quoi qu’on fasse, ce n’est jamais suffisant par ce qu’il s’agit d’une frange de la société dont les droits sont spoliés», nous a-t-elle indiqué. D’ailleurs, Insaf s’apprête à se constituer partie civile dans cette nouvelle affaire.
Mme El Bourahi est profondément scandalisée. Pour elle cette situation ne devrait pas perdurer. Les lois sont là mais encore faut-il les appliquer. «D’après la législation en vigueur, la scolarisation des enfants est obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans. Mais qu’est ce qu’on voit ? Des petites filles placées dans les foyers alors qu’elles devraient encore profiter de leur enfance». Et d’ajouter à quoi bon promulguer des lois si elles sont condamnées à rester lettre morte. Mais en fait, qu’en est-il de la loi criminalisant le travail des petites bonnes?
Le précédent gouvernement d’Abbas Al Fassi, par le biais de son ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, avait pris l’initiative d’élaborer un projet de loi (n° 06-34) régissant le travail des domestiques et surtout interdisant l’emploi de jeunes filles de moins de 15 ans. Le projet avait été adopté par le Conseil des ministres le 9 octobre 2011 et il devait être adopté par le Parlement. Le processus était bien enclenché. Mais il ne fallait pas crier victoire, car le nouveau gouvernement a retiré ledit texte du Parlement pour le réétudier. Depuis lors, rien ne pointe à l’horizon. Cette façon de faire a prêté flanc à critique. «Au lieu de faire un pas en avant, on en fait plutôt deux en arrière», déplorent des acteurs de la société civile. Et pourtant, il faut agir au plus vite. A cet effet, Aloys Kamuragiye, représentant de l’UNICEF au Maroc, a indiqué que le projet de loi sur le travail domestique pourrait offrir un début de cadre légal protecteur pour bannir le travail des enfants en tant que domestiques et encourage de ce fait, le gouvernement et le parlement à accélérer son adoption.
Par ailleurs, la directrice de l’association Insaf, nous a précisé qu’au-delà, des lois, c’est avant tout un problème de prise de conscience. Elle en veut pour preuve que les familles qui recrutent ces petites bonnes sont la plupart du temps issues de la classe moyenne. Ce qui laisse supposer d’après elle, un certain niveau d’instruction. «Malheureusement, le fait d’être juge, enseignant, ou médecin, n’a pas empêché des pères de famille d’être impliqués dans des affaires de maltraitance» n’a-t-elle pas manqué d’expliquer.
A rappeler que l’association Insaf a toujours œuvré pour la mise en place de mécanismes de prévention. Ce sont des entités qui seront à même de dénoncer les employeurs qui emploieraient des petites filles. Ces dernières seront, selon les cas, de retour chez elles ou envoyées à l’école.