-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
-
Trêve au Liban. Frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah
-
En Syrie, des rebelles prennent la majeure partie d'Alep
-
La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone euro
-
"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
La première session qui s'ouvrait lundi et est prévue jusqu'au 3 juillet, devrait donner un aperçu des projets de M. Modi pour son troisième mandat et voir la nomination probable de Rahul Gandhi en tant que chef de l'opposition, un poste vacant depuis 2014.
Les deux premiers mandats de Narendra Modi ont permis à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), de faire adopter des lois par le Parlement avec peu de débats grâce à des victoires électorales éclatantes.
A présent, les analystes s'attendent à ce que le dirigeant de 73 ans modère son programme nationaliste hindou afin de ménager ses partenaires de coalition, avec un programme donnant la priorité aux infrastructures, à la protection sociale et aux réformes économiques, des thèmes peu clivants.
"Pour diriger le pays, un consensus est de la plus haute importance", a déclaré M. Modi dans un discours devant le Parlement, appelant l'opposition à jouer un rôle constructif.
"Les gens attendent de leurs représentants qu'ils débattent et discutent des questions importantes pour le pays (...) Ils ne veulent pas de perturbations ou d'entraves au processus parlementaire".
"Les gens veulent de la substance, pas des slogans", a-t-il poursuivi.
Pendant que les députés prêtaient serment, ses partisans en liesse frappaient leurs tables en signe de soutien tandis que les membres de l'opposition brandissaient la Constitution pour protester.
Narendra Modi s'est déclaré "fier de servir" l'Inde.
Le ministre des Affaires parlementaires, Kiren Rijiju, a appelé lundi à une session "pacifique et productive", mais les médias indiens s'attendent à des débats animés avec une opposition beaucoup plus forte.
"Tous prêts à s'affronter", titrait lundi le Hindustan Times. En première page, l'Indian Express note que "l'opposition résurgente est prête à bousculer le gouvernement".
Rahul Gandhi, 54 ans, a défié les attentes en permettant à son parti, le Congrès, de presque doubler le nombre de ses représentants au Parlement, son meilleur résultat depuis dix ans.
Il est le descendant d'une dynastie qui a dominé la politique indienne pendant des décennies à commencer par le dirigeant de l'indépendance du pays, Jawaharlal Nehru.
Le règlement du Parlement stipule que le chef de l'opposition doit être issu d'un parti qui compte au moins 10% des députés de la chambre basse, qui compte 543 sièges.
Ce poste est resté vacant pendant dix ans, car le parti du Congrès, autrefois dominant, n'avait pas atteint ce seuil.
La nouvelle session parlementaire débute par la prestation de serment pendant deux jours des députés nouvellement élus.
Ce sera aussi l'occasion d'observer si deux députés élus mais actuellement en prison, des opposants acharnés de M. Modi, seront autorisés à accéder au Parlement.
Il s'agit du séparatiste sikh Amritpal Singh, un prédicateur incendiaire arrêté l'année dernière après une chasse à l'homme d'un mois menée par la police du Pendjab, et de Sheikh Abdul Rashid, un ancien parlementaire du Cachemire sous administration indienne.
Mercredi les députés éliront le président de la chambre basse, un poste stratégique. Les partis alliés de la coalition au pouvoir convoitent ce poste, mais le Premier ministre pourrait présenter un candidat issu de son parti, le BJP.
Au cours de sa décennie au pouvoir, Narendra Modi a promu agressivement la foi hindoue, majoritaire dans le pays, suscitant l'inquiétude des minorités, notamment la communauté musulmane indienne, forte de plus de 200 millions de personnes.
Mais son parti n'a remporté que 240 sièges lors des élections cette année, soit 32 de moins que la majorité à la chambre basse, son plus mauvais résultat depuis dix ans.
Le BJP dépend donc d'une alliance hétéroclite avec des petits partis pour gouverner.
Pour la première fois, les députés ont prêté serment dans le nouveau bâtiment du Parlement indien, un vaste édifice hexagonal inauguré l'année dernière.
Le bâtiment est considéré comme la pièce maîtresse du remodelage du coeur de New Delhi par le Premier ministre, désireux de débarrasser la capitale indienne des vestiges de la colonisation britannique.
Les partis d'opposition ont boycotté l'inauguration.