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Propos recueillis par M. C
Lundi 2 Août 2010

Abdallah Kassi inspecteur coordonnateur de la langue amazighe au ministère de l’Education nationale : «Aujourd’hui, nous sommes à Tafraoute pour l’Olympiade du Tifinagh organisée dans le cadre de la 5ème édition du Festival Tifawine d’Ammelne. Cette édition est organisée cette année à l’échelle nationale. Il est à rappeler que les quatre premières éditions furent respectivement organisées à l’échelle, locale, provinciale, et régionale. Mais après concertation avec l’AREF du Souss-Massa-Drâa et l’Association du Festival Tifawine, on a décidé de donner à cette manifestation une dimension nationale. Et aujourd’hui, je suis ravi car neuf académies sont présentes à Tafraoute. L’année prochaine, on prévoit la présence d’autres académies parce qu’il y a actuellement seize AREF à l’échelle nationale. Bien sûr, cela se comprend, voyager en été et surtout pendant les grandes vacances pose problème, mais quand même, nous avons des hommes et des femmes ambitieux. Donc aujourd’hui, nous sommes tous là pour célébrer cet événement national. Maintenant, et après cinq ans, on pense faire de cette Olympiade un événement international. Et c’est là notre grand objectif, car l’amazigh ne peut pas se développer en se focalisant uniquement sur la notion de la région du parler. C’est donc l’occasion de partager les expériences avec des enseignants, de créer un climat d’entente et de partage entre les élèves. Aujourd’hui, nous avons reçu des élèves d’Al Hoceïma, qui sont en train de parler de leur région dans une langue amazighe bien élaborée, ainsi que ceux de Guelmim, de Smara et de Beni Mellal. » Fatima Agnaou représentante de l’IRCAM : « L’Olympiade Tifinagh entre dans le cadre de la convention qui a été signée avec le ministère de l’Education nationale en 2003 et bien sûr la société civile qui s’intéresse aussi à l’enseignement-apprentissage de l’amazigh. Donc, l’Olympiade Tifinagh est une occasion pour appuyer l’enseignement-apprentissage de l’amazigh et aussi pour créer une compétition saine entre les apprenants et encourager les professeurs qui enseignent l’amazigh avec le caractère Tifinagh. Mais c’est aussi une occasion de socialisation, sachant que l’amazigh est composé de trois variantes : Les variantes du Nord, du Centre et du Sud. C’est aussi une occasion pour les élèves de connaître cette région du Sud et aussi pour les gens du Sud de connaître les gens du Centre et du Nord, de pouvoir communiquer et d’encourager cette compréhension mutuelle. Même si la charpente de la langue amazighe est commune, il est vrai qu’il y a aussi des petites différences au niveau de la phonétique, même s’il y a eu tout un travail de standardisation. Donc, c’est ça l’Olympiade Tifinagh. Cette année, nous en sommes à la cinquième édition, mais il faut savoir que l’enseignement de l’amazigh a débuté en 2003, c’est-à-dire que c’est la septième année qu’on enseigne avec le caractère Tifinagh qui, selon deux enquêtes qui ont été faites , dont l’une par le ministère de l’Education nationale. Et d’après les résultats publiés dans le rapport pédagogique annuel relatif à la langue amazighe, il est dit clairement que ce caractère ne pose aucun problème, que les élèves l’apprennent très rapidement parce que c’est un caractère très facile. Une deuxième étude a été achevée au niveau du terrain. Il y a eu une investigation et une analyse préliminaire qui montrent que plus de 90% ont réussi à lire et écrire en caractère Tifinagh. Mais je pense qu’il faudrait aussi penser à enseigner la langue pour que les élèves puissent communiquer. Car d’après les enquêtes que j’ai faites sur le terrain, je pense qu’il y a des enfants qui n’arrivent pas encore à communiquer. Mais je pense que c’est lié aux méthodes adoptées par les enseignants, et cela concerne même le français et l’arabe parce qu’il y a une focalisation sur les structures, sur l’écrit, plus que sur l’oral. Donc, notre école marocaine devrait maintenant penser à préparer les apprenants marocains à pouvoir communiquer, à développer des stratégies de communication pour vraiment éduquer des citoyens qui maîtrisent leur langue nationale, mais aussi, au moins, une langue étrangère pour qu’ils soient ancrés dans leur identité et ouverts sur le monde . »


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