Les producteurs et exportateurs du secteur des fruits et légumes du Souss Massa haussent le ton et manifestent leur colère par une marche qui a rassemblé une centaine parmi eux, vers le siège de la wilaya de la région SMD sous une escorte policière musclée. C’est au milieu d’une réunion de crise jeudi 21 mai que les producteurs et exportateurs du secteur des fruits et légumes ont décidé de marcher sur la wilaya en signe de ras-le-bol face à l’indifférence des autorités devant des grèves syndicales jugées d’après eux « … sauvages et non fondées qui prennent d’assaut les fermes et les stations l’une après l’autre et qui paralysent le secteur depuis une semaine ». Ils expriment leur indignation au sujet des séquestrations des ouvrières et ouvriers à l’intérieur des domaines et stations et de l’usage de la violence par jet de pierres, coups et blessures, casse des véhicules et des biens. Dans le communiqué diffusé à cette occasion, les producteurs dénoncent le mutisme et l’indifférence adoptés par les autorités ministérielles et territoriales face à des situations sans précédent. Il rappelle pourtant l’engagement des producteurs et exportateurs dans le processus d’amélioration des conditions sociales mais s’étonnent des contradictions du discours officiel qui encourage les investissements et déploie des programmes de développement (Maroc Vert, Export Plus)…mais reste les bras croisés alors que des exploitations de 12 000 travailleurs sont livrées à des « grèves sauvages ». Le secteur est très important : porteur d’emploi (de 400 à 1200 ouvrières et ouvriers/ferme), en approvisionnement du marché intérieur et important en export (89,5% des exportations nationales des primeurs et 377 000 T de tomate lors de l’actuelle campagne agricole). Rappelons que le début de l’année 2009 a été secoué par de fréquentes grèves dans le secteur suite à des affrontements entre les représentants syndicaux des travailleurs dans les fermes et les propriétaires au sujet des conditions de travail, de l’amélioration des situations sociales, des libertés syndicales…
Licenciement, emprisonnement, intimidations sont le lot des dernières affaires qui ont défrayé la chronique socio-économique à Biougra et à Chtouka. Ces affaires ont été au centre d’une manifestation devant la Cour d’appel à Agadir au mois de mars. Les producteurs et exportateurs des fruits et légumes, se solidarisant avec le propriétaire du Groupe Soprofed, le plus touché par les grèves, interpellent le gouvernement et les pouvoirs publics pour : - un engagement clair des différents départements ministériels et autorités territoriales concernés pour se pencher sérieusement sur cette situation qui prend de l’ampleur.
- se pencher sur le volet social avec la perspective d’une adaptation du Code du travail aux spécificités du monde agricole et des mécanismes de déclaration à la CNSS.
-une délimitation des responsabilités des uns et des autres pour que les pouvoirs publics, judiciaires et les forces de l’ordre puissent chacun en ce qui le concerne assumer leur responsabilité.