-
Le bateau-musée Art Explora, l’Odyssée culturelle qui brise les frontières
-
Rabat à l’heure des 2èmes Assises des industries culturelles et créatives
-
Troisième Festival national des arts patrimoniaux à El Kelaâ des Sraghna
-
L’initiative "Years of Culture" dévoile le programme d’automne de l’année culturelle "Qatar-Maroc 2024"
"C'est devenu tellement populaire d'être cynique. Ne pas l'être, ce n'est pas +cool+, et ça c'est un péché mortel !", sourit l'auteur de 34 ans à l'allure juvénile dans un entretien à l'AFP.
Ce roman aux dialogues impitoyables, traduit en neuf langues et déjà un succès outre-Manche, est paru en juin aux Etats-Unis. Il sortira en France le 22 août.
Maître de l'autodérision "so British", Sam Byers vit à Norwich, dans le Norfolk (est). Il a mis quatre ans à peaufiner cette comédie cinglante, qui dissèque les failles d'une génération anxieuse et individualiste. Le journal anglais The Telegraph l'a désigné comme l'un des cinq meilleurs romanciers de l'année.
"Cette génération de trentenaires a grandi avec l'idée qu'il fallait analyser ses sentiments, en parler, trouver son bonheur en se demandant sans cesse +que dois-je penser ? Ce que je ressens est-il normal ?+ Et cette obsession d'eux-mêmes les paralyse", remarque Sam Byers, de passage à Paris.
Dans "Idiopathie", il y a la sarcastique Katherine, qui n'aime rien ni personne. La trentaine acerbe, coincée dans un job à Norwich qu'elle dit détester, elle se complaît dans le conflit et déprime. Son ex, le raisonnable Daniel, qui travaille dans un centre de recherche biologique, ne se porte guère mieux, empêtré dans une relation faussement fusionnelle avec sa nouvelle compagne Angelica, une écolo bobo. Les "je t'aime" se doivent de rythmer chacune de leurs paroles...
Et puis il y a Nathan, qui fut leur ami et pourvoyeur de drogue. Il fera un séjour en psychiatrie pour une tentative de suicide, un événement dont sa mère s'emparera sans scrupule pour pondre un témoignage, en passe de devenir un best-seller. Tous trois vont se retrouver lors d'une soirée explosive. Quant aux vaches, elles sont décimées par une épidémie dont les symptômes ne sont rien d'autre qu'une métaphore du malaise général. Le roman reste ouvert. "On sent que leur vie va continuer, changer, pour le meilleur ou pour le pire. L'histoire n'est qu'un épisode. Il n'y a pas de +happy end+ mais de l'espoir. De toutes les façons, les fins heureuses ne sont pas réalistes", assure Sam Byers, qui travaille à mi-temps pour les services sociaux de Norwich.