Ces nouveaux pourparlers Lavrov-Kerry, ont été annoncés mercredi par la diplomatie russe, mais le département d'Etat n'a pas voulu les confirmer.
Sergueï Lavrov et John Kerry ont travaillé mercredi au cours d'une conversation téléphonique sur "les détails de l'accord sur une coopération russo-américaine dans la lutte contre les groupes terroristes en Syrie, l'extension de l'aide humanitaire et le lancement du processus politique", selon le ministère russe des Affaires étrangères.
Le même jour à Londres, l'opposition syrienne a tenté de faire entendre sa voix en présentant un plan de transition politique. Elle est actuellement en grande difficulté sur le terrain, notamment à Alep (nord de la Syrie), où les forces du régime, soutenues par l'aviation russe, ont réussi à encercler totalement les quartiers rebelles.
La première étape du projet de l'opposition syrienne, qui a peu de chance d'être accepté au vu du rapport de force sur le terrain, prévoit une phase de six mois lors de laquelle "les deux parties négociatrices devront s'engager à respecter une trêve provisoire", et propose aussi un retour des millions de personnes déplacées par le conflit et des réfugiés.
La deuxième étape, longue de 18 mois, verrait la Syrie dirigée par un gouvernement de transition, dont la mise en place nécessiterait "le départ de Bachar al-Assad et de sa clique".
La troisième et dernière étape permettrait de consolider les changements via des "élections locales, législatives et présidentielle" organisées "sous la supervision et avec le soutien technique des Nations unies".
Ce plan reprend des éléments de la feuille de route établie en novembre 2015 par les grandes puissances à Vienne, qui ne réglait toutefois pas la question du sort du président Assad.
"Nous avons présenté notre vision, si (les Etats-Unis ou la Russie) ont de meilleures idées, nous allons discuter de ces idées mais il y a certains principes pour lesquels le peuple syrien se bat depuis le début de la révolution et nous ne pourrons pas les ignorer", a-t-il ajouté en référence notamment au départ de Bachar al-Assad ", a expliqué à l'AFP Anas al-Abdé, président de la coalition syrienne de l'opposition politique en exil.
Le plan de transition a été présenté par le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syriennes, avant des discussions avec une partie des pays amis de la Syrie.
Parmi les participants aux discussions figurent notamment les chefs de la diplomatie du Royaume-Uni, de la Turquie, de l'Arabie Saoudite, du Qatar, de l'Italie, de l'Union européenne et de la France, tandis que le chef de la diplomatie américaine doit intervenir par visioconférence.
Cet accord entre Moscou et Washington sur une cessation des hostilités, qui pourrait intervenir aujourd’hui lors des pourparlers menés à Genève, était attendu initialement au sommet du G20 qui s'est achevé lundi en Chine.
Sur le terrain, l'armée israélienne a annoncé avoir visé l'armée syrienne dans la nuit de mercredi à jeudi, en représailles à un tir de mortier en provenance de Syrie tombé sur la partie du plateau du Golan occupée par Israël.
En réponse, l'aviation israélienne a visé des lanceurs de mortier de l'armée syrienne situés dans la même zone, a indiqué l'armée.
Le 4 septembre, l'armée israélienne avait déjà visé des positions de l'armée syrienne après des tirs de mortiers qui s'étaient abattus sur le plateau.
Les tirs errants au mortier en provenance de la Syrie en guerre sont fréquents sur le plateau, dont une grande partie est occupée par Israël.