Human Rights Watch réitère ses critiques à l’égard du Maroc

Atteintes aux libertés d’expression, de réunion et d’association, violence contre les migrants et violation du Code du travail dénoncées


Hassan Bentaleb
Jeudi 23 Janvier 2014

Human Rights Watch réitère ses critiques à l’égard du Maroc
Human Rights Watch (HRW) demeure très critique à propos de la situation des droits de l’Homme au Maroc. 
Dans son rapport pour l’année 2013 rendu public avant-hier, l’ONG internationale a émis de fortes réserves à l’encontre des atteintes aux libertés d’expression, de réunion et d’association,  à la violence exercée sur les migrants et les réfugiés, et aux atteintes aux droits des employées domestiques. 
Concernant la liberté d’expression, HRW estime que malgré les marges de critique dont bénéficient les médias indépendants au Maroc envers les membres et les politiques du gouvernement, les journalistes font encore l’objet de poursuites et de harcèlement dès qu’ils franchissent certaines lignes. A ce propos, l’ONG a rappelé le cas de la fermeture du bureau marocain d’Al Jazeera à Rabat, en 2010,  et l’affaire d’Ali Anouzla. 
 La télévision d’Etat marocaine a été également critiquée pour son peu de latitude à critiquer directement le gouvernement ou les désaccords portant sur les questions clés malgré le fait qu’elle a accordé une certaine marge de liberté au débat et au  journalisme d’investigation. 
Des restrictions ont été également observées au niveau de l’exercice des libertés de réunion et d’association. Ainsi, si les Marocains ont continué à organiser des marches et des rassemblements pour demander des réformes politiques et protester contre les actions du gouvernement depuis février 2011, il n’empêche, selon HRW, que la police n’hésite pas parfois à utiliser la force pour les disperser. 
Même constat au niveau du droit de créer des associations garanti par la Constitution de 2011 et que les autorités continuent d’entraver arbitrairement en interdisant la création de certaines associations ou en portant atteinte à leur liberté d’action. 
Les politiques publiques concernant les migrants originaires d’Afrique subsaharienne et les réfugiés  ont été aussi épinglées. Selon le rapport de HRW, ces migrants ont subi de mauvais traitements de la part des forces de l’ordre en 2013. Ainsi et à  plusieurs reprises, la police les a rassemblés et transportés vers la frontière algéro-marocaine avant de les abandonner sans vérifier formellement leur statut et sans les informer de leurs droits.Le travail des enfants, notamment des domestiques, a été lui aussi critiqué. HRW estime que malgré la promulgation des lois interdisant l’emploi des enfants de moins de 15 ans et la diminution du nombre d’enfants travailleurs domestiques ces dernières années, des milliers de mineures continent à travailler dans des conditions déplorables.  Selon des chiffres émanant des Nations unies, organisations non gouvernementales et des sources gouvernementales, des filles travaillent dans des domiciles privés jusqu’à 12 heures par jour pour des salaires dérisoires et font même l’objet de violence de la part de leurs employeurs. 
Pourtant, pour plusieurs observateurs et spécialistes des droits de l’Homme au Maroc, le rapport 2014 de HRW demeure insuffisant et manque de consistance.  Ils lui reprochent de reprendre plusieurs événements datant des années 2010 et de 2011.  Certains vont plus loin. Ils estiment que le rapport ne fait que survoler certaines questions de grande  importance pour le dossier des droits de l’Homme au Maroc. C’est le cas pour les disparitions forcées, la torture et l’engagement de l’Etat à respecter l’ensemble des conventions relatives aux droits de l’Homme. 
Pour certains d’eux,  le Maroc a besoin de mécanismes nationaux d’évaluation et de contrôle plutôt que des rapports émanant de l’étranger.  Un besoin qui s’impose de plus en plus ; notamment dans un contexte où la question des droits de l’Homme est fortement instrumentalisée par les ennemis de notre intégrité territoriale.  
 


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