Human Rights Watch accuse les houtis yéménites de détourner l'aide humanitaire

Un officier blessé et ses trois gardes du corps tués dans une attaque armée


Lundi 1 Février 2016

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé dimanche les rebelles chiites au Yémen de confisquer des vivres et des médicaments, et de bloquer l'aide à la population civile de Taëz, commettant ainsi de "sérieuses violations de la loi humanitaire internationale".
 Les 600.000 habitants de Taëz (sud-ouest), troisième ville du Yémen, sont soumis depuis des mois à un siège éprouvant des rebelles houthis, accusés de liens avec l'Iran et qui tentent en vain jusqu'ici de déloger les forces progouvernementales du centre-ville.
 Dans un communiqué, HRW a signalé 16 incidents entre le 13 décembre et le 9 janvier au cours desquels des gardes houthis postés à des barrages ont empêché des civils de faire entrer dans la ville des fruits, des légumes, du gaz domestique, des doses de vaccin, des traitements de dialyse et des bouteilles d'oxygène, "confisquant certains d'entre eux".
 "Saisir des biens à des civils est déjà illégal, mais leur prendre de la nourriture et des fournitures médicales est tout simplement cruel", a estimé Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à HRW, organisation de défense des droits de l'Homme dont le siège est à New York.
 Taëz est située entre la capitale yéménite Sanaa, contrôlée depuis fin 2014 par les Houthis, et la ville portuaire d'Aden qui a été reconquise par les forces antirebelles en juillet dernier.
L'aide entre au compte-goutte à Taëz, devenue le symbole de l'enlisement d'un conflit entre combattants progouvernementaux, soutenus notamment par l'Arabie Saoudite, et les Houthis, alliés à des unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
 Le 17 janvier, l'organisation Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé avoir réussi à faire entrer deux camions chargés d'aide médicale dans un quartier de Taëz. MSF avait précisé qu'il s'agissait de la première opération du genre en cinq mois.
 Depuis l'implication directe en mars 2015 d'une coalition arabe sous commandement saoudien qui combat les rebelles, le conflit a fait quelque 6.000 morts au Yémen, dont environ la moitié de civils.
Par ailleurs, un général de l'armée a été grièvement blessé et ses trois gardes du corps tués dans une attaque armée dans le sud du Yémen, a indiqué dimanche une source de sécurité qui a accusé le groupe jihadiste Etat islamique (EI) de ce nouvel attentat.
 L'attaque a eu lieu samedi soir dans la région de Dubba, près d'Al-Houta, chef-lieu de la province de Lahej, lorsque des hommes armés ont ouvert le feu sur la voiture du général Hassan Salem Ahmed, blessant grièvement ce dernier et tuant trois de ses gardes du corps, a précisé la même source.
 "Les assaillants seraient des membre de Daech (acronyme arabe de l'EI)", a ajouté cette source, laissant entendre que le groupe jihadiste élargissait le champ de ses opérations dans le Sud.
 L'EI, qui avait signé ses premiers attentats au début de l'an dernier dans la capitale Sanaa en s'en prenant aux chiites qu'il considère comme des hérétiques, a concentré ses dernières opérations à Aden, la grande métropole du sud, depuis une sanglante attaque le 6 octobre contre le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
 Il a revendiqué les deux derniers attentats suicide à la voiture piégée, perpétrés jeudi et vendredi, à Aden, la capitale "provisoire" du Yémen, où les autorités pro-Hadi peinent à rétablir la sécurité.
 Signe de la persistance de cette insécurité, un dignitaire sunnite salafiste, Samhane al-Raoui, enlevé samedi à Aden par des hommes armés, a été tué et son cadavre a été retrouvé dimanche à Khor Maksar, un quartier de la ville, selon des sources de sécurité.
 L'homme, qui avait combattu dans les rangs des forces loyalistes pour la reconquête d'Aden, était "soupçonné d'avoir des liens avec des groupes extrémistes, dont Al-Qaïda", a indiqué l'une de ces sources sans être en mesure de préciser les motivations du rapt et du meurtre.
 La province d'Aden et une grande partie du sud avaient été reprises aux rebelles chiites houthis à la mi-juillet par les forces progouvernementales soutenues par la coalition arabe, intervenue en mars 2015 au Yémen sous commandement saoudien pour stopper ces rebelles pro-iraniens qui menaçaient de prendre tout le pays.


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