Kiarostami est devenu la star du cinéma poétique, l'icône d'un cinéma décalé et hors système. En venant tourner en Italie, c'est un pèlerinage au pays du néoréalisme et une sorte d'hommage au père fondateur du genre, Rossellini puisque le film est porté par le récit d'un couple en crise comme dans un certain « Voyage en Italie ». Film culte ayant lui-même marqué un virage dans la carrière du maître italien. Kiarostami entame lui aussi un changement de méthode: grande première, il y a un scénario; et innovation ultime Kiarostami a recours à des vedettes dont l'actrice française Juliette Binoche. On avait même parlé de Robert de Niro pour le rôle masculin. "Avec mes derniers films, j'étais arrivé au bout de quelque chose; je ne pouvais que me répéter. Le passage à un niveau plus professionnel peut m'être d'un grand profit, même si je n'entends pas pour autant rompre avec mon idée du cinéma".
Autre nouveauté rapporté par les médias, c'est que le maître iranien a rompu son fameux silence observé à l'égard du système politique en place dans son pays. Une attitude qui lui a permis de faire son métier dans une relative liberté. Les derniers événements vont certainement mettre fin à ce modus vivendi. Kiarostami considère en effet que le régime des Mollah est allé très loin dans la répression du désir de liberté exprimé par la jeunesse au-delà du fait de contester les résultats d'une élection. "Ce qui nous parvient de la violence de la répression donne l'impression qu'une page vient d'être tournée, sans retour."