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Le bonheur de revoir son ex-coéquipier, Didier Deschamps, n’a pas éclipsé des pensées d’Hervé Renard la dure réalité de la poule B, laquelle mettra aux prises le Onze national avec l’Iran, qu’il aimerait «battre pour espérer», et les deux derniers champions d’Europe, le Portugal et l’Espagne. S’il a avoué redouter la Roja qui «est redevenue l’Espagne avec une vraie qualité de jeu» au moment de se prononcer sur le champion d’Europe en titre, son discours a laissé transparaître une once de nuance : «Ce sera très dur aussi contre le Portugal, mais il y a le bon souvenir de la Coupe du monde 1986 (succès 3-1)». Un souvenir évoqué comme pour désacraliser une adversité qu’il entend surmonter. Sa réflexion sur le Mondial s’est ensuite prolongée en affichant une déconcertante ambition. «C’est la Coupe du monde. Et si on veut grandir, il faut battre les meilleurs un jour ou l’autre. Si on n’en est pas capables, on restera à notre niveau (…) A nous de faire en sorte de passer ce premier tour. Soyons lucides, mais ambitieux. Si l’idée, c’est de se satisfaire d’être là, ça n’a pas de sens», a-t-il précisé.
Une place dans le gratin mondial arrachée sur terre ivoirienne, lors d’un match dont Hervé Renard a livré la causerie d’avant match : «J’ai dit que l’unité affichée par les Ivoiriens était de façade. Je me doutais qu’il y avait du bluff, de l’auto-persuasion dans leurs propos. Alors que nous, on croyait très fort en notre collectif. Je leur ai rappelé aussi qu’ils devaient écrire leur histoire comme d’autres générations marocaines, que s’ils ne franchissaient pas cette marche, peu de gens se rappelleraient d’eux».
Basé sur le respect, la compréhension et particulièrement de «l’amour», le management d’Hervé Renard a lui aussi revêtu une importance cruciale dans la qualification, comme il l’a assuré : «Les joueurs, j’ai envie de les aimer, j’ai envie qu’ils m’apportent quelque chose. S’ils ne peuvent pas donner de la générosité, je m’emmerde, je vous le dis vulgairement. J’ai besoin de leur retour. Et sincèrement, ils m’ont donné énormément et ça restera gravé à jamais. Je dois faire des choix douloureux. J’essaye toujours de me mettre à la place de celui qui n’est pas retenu. C’est comme quand un entraîneur est limogé. Chacun réagit pour lui-même, je le comprends tout à fait, c’est humain de penser d’abord à soi».
Pourtant, l’entretien révèle que cette belle épopée n’aurait peut-être jamais vu le jour, tant il a longtemps hésité à accepter le poste, comme il l’a répété : «J’ai hésité, je suis un compétiteur et prendre une équipe qui vient de trop loin peut poser des problèmes. Depuis 2004, il n’y avait pas de résultats probants. Il fallait analyser, prendre des avis, comprendre. La qualité d’un entraîneur, c’est sa capacité à gérer des ego, mais il faut aussi de la matière, des joueurs de qualité. Même après la CAN, honnêtement, j’ai parfois encore douté».
L’entretien se termine en dévoilant une autre facette de la personnalité d’Hervé Renard, toujours marqué par son passé de gérant d’une entreprise de nettoyage : «On doit du respect à tout le monde. D’ailleurs, je fais toujours attention dans les hôtels aux gens qui y travaillent, je ne refuse jamais ou quasiment jamais une photo. Je comprends l’attente car j’ai été de l’autre côté. Le plus amusant, c’est le regard des gens, ceux qui m’ont vu avant, quand je nettoyais les immeubles».