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Herrera, un entraîneur qui fait le spectacleSamedi 28 Juin 2014
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Nul ne sait si l’alléchant huitième de finale entre les Pays-Bas et le Mexique tiendra ses promesses dimanche, mais il y aura à coup sûr du spectacle à Fortaleza sur le banc d’»El Tri» grâce à l’exubérant entraîneur Miguel «El Piojo» Herrera. «Le Poux» avait prévenu tout le monde avant le Mondial: garder son calme pendant les matches ne fait pas partie de ses priorités. Dès que le coup d’envoi est donné, l’entraîneur entre en ébullition. Les photos qui le montrent explosant après chaque but, houspillant ses joueurs ou se rebellant contre les arbitres font le tour du web. Cet homme petit et replet ne dégage pas au premier abord un immense charisme. Erreur, car ses hommes le suivent les yeux fermés. Comme il n’a pas le droit de quitter la zone assignée aux entraîneurs, ce sont eux qui viennent l’embrasser, voire s’empiler sur lui, après chaque but. C’est qu’Herrera, 46 ans, a tiré le Mexique d’une très mauvaise passe. Lorsqu’il a été appelé à la rescousse, en octobre dernier, «El Tri» venait juste d’arracher in extremis une place de barragiste dans la peu relevée zone Concacaf. Les joueurs s’étaient même sentis obligés de présenter leurs excuses à leurs supporteurs, passés à deux doigts de ne pas voir leur équipe au Mondial pour la première fois depuis 28 ans. Le nouveau sélectionneur, un ancien international qui n’eut toutefois jamais le plaisir de disputer une Coupe du monde en tant que joueur, a su mobiliser ses troupes pour remporter le ticket aux dépens de la Nouvelle-Zélande en repêchage. Conscient de la bouderie des supporteurs, il a lancé une campagne à la télévision et sur Twitter pour les convaincre de croire de nouveau en l’équipe. Son succès est allé au-delà de tout ce qu’il espérait. Aujourd’hui, il est lui-même l’objet d’un début de culte dans son pays. Des choix payants Au Brésil, le grand défi d’Herrera était de ne pas décevoir ces attentes toutes neuves, malgré un tirage au sort peu clément, avec le Brésil, la Croatie et le Cameroun pour adversaires du premier tour. Dépourvu de toute expérience en dehors de son pays natal, le sélectionneur n’en a pas moins démontré qu’en plus de son talent de meneur d’hommes, il avait de solides compétences tactiques. Depuis le début de la compétition, tous ses paris se sont révélés gagnants. Ainsi, le gardien Guillermo Ochoa, choisi à la dernière minute, est devenu une des figures du Mondial grâce à un match monumental contre le Brésil (0-0). Le rappel de Rafael Marquez, qui s’est laissé convaincre de rempiler à 35 ans, a offert au défenseur central comme une seconde jeunesse au Brésil, où il a même marqué un but lors de la victoire décisive sur la Croatie (3-1). Au milieu du terrain, le secteur qui suscitait le plus d’inquiétudes, son choix d’un trio plus dynamique que puissant - Vazquez (1,64 m), Guardado (1,67 m) et son homonyme Herrera (1,80 m) - a payé, même face à la redoutable paire croate Modric-Rakitic. Et devant, on ne se souvient même plus de Carlos Vela, naguère considéré comme le meilleur attaquant mexicain mais qui refuse d’être sélectionné. L’utilisation comme joker de Javier «Chicharito» Hernandez, pourtant l’un des membres les plus prestigieux du groupe avec son estampille Manchester United, n’est même pas contestée. Résultat, le Mexique s’est qualifié sans perdre un match et en ne prenant qu’un seul but, tout en privilégiant un style offensif qui séduit les foules. Il ne manque plus qu’un exploit contre les Pays-Bas, qui conduirait le Mexique en quart de finale pour la première fois depuis 28 ans, pour que le travail du «Poux» se transforme en chef d’œuvre.
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