Vers 11h50 (09h50 GMT), un avion jaune et bleu de la compagnie Europe Airpost, transportant une bonne partie des joueurs et de l'encadrement, s'est posé sur la piste du Bourget (banlieue de Paris).
Là, Thierry Henry a embarqué dans un monospace sombre de la présidence pour rejoindre trois quarts d'heure plus tard l'Elysée par une porte dérobée, alors qu'une centaine de journalistes et photographes était massée devant l'entrée principale.
Le parcours de la voiture, escortée par des motards, a été couvert en direct par les chaînes d'information en continu, preuve de l'engouement médiatique pour ce fiasco sportif suivi d'une vague planétaire de sarcasmes.
L'équipe de France a été éliminée au premier tour du Mondial sans aucune victoire et avec un seul but marqué, un "désastre", a dit le chef de l'Etat lui-même.
"On verra ce qu'il veut me dire". Selon l'Elysée, rien ne devait filtrer - du moins côté présidence - de ses discussions d'ordre "privé" avec le joueur du FC Barcelone, le plus "capé" (123 sélections) et le plus prolifique (51 buts) de la sélection tricolore, simple remplaçant lors des trois matches. Vers 15h00 (13h00 GMT), la présidence avait coupé toute communication sur le sujet.
Dans la matinée, lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a répété que ce rendez-vous avait été fixé "à la demande" du joueur.
"On verra ce qu'il veut me dire. Si je ne m'occupe pas de ce problème, on me le reprochera mais on n'a pas vocation à intervenir en permanence sur ce dossier", a ajouté le président, dont les propos ont été rapportés à l'AFP par l'un des participants.
Outre l'élimination au premier tour, l'entretien devait porter selon toute vraisemblance sur la fronde inédite des joueurs contre l'encadrement - qui s'est traduite par un refus de s'entraîner - après l'exclusion de Nicolas Anelka du groupe pour des insultes proférées envers Raymond Domenech.
Depuis la Russie, le chef de l'Etat avait dénoncé samedi des insultes "inacceptables" de l'attaquant de Chelsea. Mercredi, il a annoncé la tenue à l'automne d'états généraux du football français.