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"J'ai été exclu à 100% (de la société turque). Je pense qu'il est temps pour moi de m'installer au Japon", a indiqué l'un des plus grands talents contemporains de Turquie et porte-parole des milieux laïcs, se disant victime d'une intolérance sociale et d'une censure du régime sur ses œuvres.
"Quand j'ai dit que j'étais athée (...) on m'a insulté. La justice a été saisie sur ce que j'ai écrit sur Twitter. Je suis peut-être la première personne au monde à faire l'objet d'une enquête en justice pour avoir déclaré mon athéisme", a-t-il dit.
Le pianiste avait récemment attiré les foudres des conservateurs en Turquie par des messages avec une pointe de provocation sur l'Islam sur Twitter. Un influent député du parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir, (AKP, Parti de la justice et du développement), Samil Tayyar, lui avait répondu en insultant ouvertement sa mère "sortie d'un bordel", provoquant des remous dans la classe politique, la presse et les réseaux sociaux.
"Si je suis condamné à la prison, ma carrière sera terminée", a ajouté le musicien âgé de 41 ans qui passe une grande partie de son temps entre deux continents.
Dans le passé, il avait déclaré qu'en Turquie où les épouses de presque tous les ministres portent aujourd'hui le voile islamique, les laïcs devenus minoritaires subissent la pression de la majorité qui cherche à imposer à tous, de plus en plus ouvertement, un mode de vie traditionnel basé sur les valeurs religieuses.
La loi turque réprime l'"insulte aux valeurs religieuses" de 3 mois à un an de prison.
En Turquie, dirigée par l'AKP depuis 2002, les laïcs craignent de plus en plus pour leurs libertés individuelles. Les femmes en particulier ont peur de ne plus avoir le libre arbitre dans le choix de la vie publique et privée qu'elles voudraient mener, selon les enquêtes.
La "pression du quartier", une pression sociale gagnerait en intensité, notamment dans les petites villes et les zones rurales.
L'AKP pour sa part nie toute volonté d'islamiser la société turque, officiellement à 99% musulmane.