"Cela n'a aucun sens", a dit à l'AFP Mme Achraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), après que la Maison Blanche a indiqué ne plus être arc-boutée sur la solution à deux Etats, israélien et palestinien.
"Il est clair que l'administration américaine est en train d'essayer de satisfaire la coalition extrémiste de (Benjamin) Netanyahu", le Premier ministre israélien, a-t-elle ajouté.
Mardi, un responsable de la Maison Blanche a affirmé que les Etats-Unis n'insisteraient pas sur une solution à deux Etats entre Israël et les Palestiniens quelques heures avant une rencontre entre M. Netanyahu et le nouveau président américain Donald Trump à Washington.
"Ils ne peuvent pas simplement dire cela sans (proposer une) alternative", a estimé Mme Achraoui. "Ce n'est pas une politique responsable et cela ne sert pas la cause de la paix".
Le principe de deux Etats "vivant côte à côte en paix et en sécurité" a été défendu depuis un demi-siècle par tous les présidents américains, démocrates comme républicains.
Pendant la campagne, Donald Trump s'était clairement affiché pro-israélien, tout en affirmant que s'il était élu il présiderait à un accord de paix entre l'Etat hébreu et les Palestiniens. Il a toutefois modéré ses propos de campagne après son entrée à la Maison Blanche le 20 janvier.
L'exécutif américain a posé depuis des limites à la colonisation dans les Territoires palestiniens, tout en disant ne pas avoir de position définitive sur le sujet. Et le président a prévenu vendredi dans un journal israélien que l'expansion des colonies n'était "pas bonne pour la paix".
Mais ce "n'est pas suffisant", a taclé le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat, avant les déclarations du responsable de la Maison Blanche.
Donald Trump doit "dire à Netanyahu +ça suffit la colonisation+ afin de conserver l'option de la solution à deux Etats", a-t-il martelé.
Pour Robert Satloff, analyste au Washington Institute for Near East Policy, "vu le fossé sans précédent entre les deux camps, les conditions d'un accord de paix ne sont pas réunies".
L'expert conseille à Washington une politique des petits pas entre Israël et les Palestiniens, plutôt que de "pousser pour la reprise de négociations bilatérales à la recherche d'une solution globale" au point mort depuis près de trois ans.