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Han Kang, romancière sud-coréenne lauréate du prix Nobel de littérature, a su conquérir le public par son don pour des fictions délicates, sur des sujets souvent tragiques.
Elle avait été déjà la première autrice de son pays à remporter le Booker Prize, une récompense britannique extrêmement prestigieuse, à 45 ans en 2016, pour "La Végétarienne".
"J'ai pris le métro pour venir. Je veux continuer de vivre comme s'il ne s'était rien passé", disait alors celle qui a partagé la récompense financière avec sa traductrice britannique.
Alors que l'absence de nom coréen au palmarès du Nobel était de plus en plus remarquée, Han Kang y inscrit le sien à 53 ans. Elle a appris la nouvelle après avoir fini de dîner avec son fils, chez elle, à Séoul.
"C'est une femme extrêmement discrète, d'une très grande élégance. Elle a la prose qui correspond à son raffinement, sa précision dans la littérature", dit ainsi à l'AFP la présidente du prix Médicis, Anne Garréta.
Ce prix littéraire français lui a été attribué en 2023 pour "Impossibles adieux", qu'elle recommande de lire à ceux souhaitant découvrir son oeuvre.
Han Kang choisit d'étudier la littérature et commence par signer des poèmes, publiés à partir de 1993, qui lui valent un prix du quotidien Séoul Shinmun en 1994, et des nouvelles réunies dans un premier recueil de fiction paru en 1995, non traduit en français.
Son roman "La Tache mongolique" a remporté en 2005 le prix Yi Sang, l'une des plus importantes récompenses littéraires de Corée du Sud. Il est réuni avec deux autres parties pour former un triptyque, "La Végétarienne", en 2007, un titre qui deviendra un succès international avec de nombreuses traductions. En français, les éditions Le Serpent à plumes le publient en 2015.
"L'univers de Han Kang est fortement marqué par le bouddhisme, dans une veine épurée, nomade, contemplative, proche d'un certain chamanisme", écrit cet éditeur.
Autre succès, "Impossibles adieux" (2021). Il lui est inspiré par sa décision, en 1996, de tout plaquer pour passer quatre mois seule sur une île volcanique, Jeju, réputée pour ses paysages à couper le souffle.
Elle y découvre une histoire qu'on raconte rarement : la très violente répression d'un soulèvement communiste en 1948.
"J'étais logée chez une vieille dame. Un jour, je l'ai aidée à porter un paquet lourd à la poste. Je marchais à côté d'elle quand nous nous sommes retrouvées devant un mur, dans une allée. Elle s'est immobilisée et m'a dit : c'est ici que des gens ont été fusillés", raconte-t-elle au Monde.
Le livre est un condensé de beauté éclatante et mélancolique avec des traces de violences passées.
"Je crois qu'écrire un roman basé sur un événement historique ne consiste pas seulement à raconter des événements passés mais aussi à explorer la nature humaine", déclarait-elle dans une interview à l'agence de presse coréenne Yonhap l'an dernier.
"C'est une phase de l'histoire coréenne occultée, qui revient hanter la mémoire du pays", poursuit Anne Garréta. "J'ai lu ce livre il y a plus d'un an et demi et il en reste quelque chose, une atmosphère qui habite le lecteur pendant très longtemps. Et, ce qui est très difficile, cette atmosphère passe même dans le texte traduit, alors que souvent cela tient à presque rien".
Parallèlement à l'écriture, Han Kang s'est consacrée à l'art et à la musique, ce qui se reflète dans l'ensemble de sa production littéraire.
C'est aussi une femme engagée qui a figuré sur une "liste noire" de près de 10.000 artistes critiques envers la présidente coréenne Park Geun-Hye, destituée en 2017.
Elle avait été déjà la première autrice de son pays à remporter le Booker Prize, une récompense britannique extrêmement prestigieuse, à 45 ans en 2016, pour "La Végétarienne".
"J'ai pris le métro pour venir. Je veux continuer de vivre comme s'il ne s'était rien passé", disait alors celle qui a partagé la récompense financière avec sa traductrice britannique.
Alors que l'absence de nom coréen au palmarès du Nobel était de plus en plus remarquée, Han Kang y inscrit le sien à 53 ans. Elle a appris la nouvelle après avoir fini de dîner avec son fils, chez elle, à Séoul.
L'univers de Han Kang est fortement marqué par le bouddhisme, dans une veine épurée, nomade, contemplative, proche d'un certain chamanismeCeux qui l'ont approchée soulignent combien sa personnalité cadre avec son style d'écriture, qui a les qualités qu'on attribue souvent à la littérature d'Extrême-Orient : la force des images avec des formes sobres.
"C'est une femme extrêmement discrète, d'une très grande élégance. Elle a la prose qui correspond à son raffinement, sa précision dans la littérature", dit ainsi à l'AFP la présidente du prix Médicis, Anne Garréta.
Ce prix littéraire français lui a été attribué en 2023 pour "Impossibles adieux", qu'elle recommande de lire à ceux souhaitant découvrir son oeuvre.
Je crois qu'écrire un roman basé sur un événement historique ne consiste pas seulement à raconter des événements passés mais aussi à explorer la nature humaineNée le 27 novembre 1970 à Gwangju, dans le sud du pays, elle est arrivée à neuf ans à Séoul. Son père, Han Sung-won, était lui-même écrivain et son frère, Han Dong-rim, écrit également. Tous deux ont été encouragés à développer leur goût pour les arts et la musique, outre les lettres.
Han Kang choisit d'étudier la littérature et commence par signer des poèmes, publiés à partir de 1993, qui lui valent un prix du quotidien Séoul Shinmun en 1994, et des nouvelles réunies dans un premier recueil de fiction paru en 1995, non traduit en français.
Son roman "La Tache mongolique" a remporté en 2005 le prix Yi Sang, l'une des plus importantes récompenses littéraires de Corée du Sud. Il est réuni avec deux autres parties pour former un triptyque, "La Végétarienne", en 2007, un titre qui deviendra un succès international avec de nombreuses traductions. En français, les éditions Le Serpent à plumes le publient en 2015.
"L'univers de Han Kang est fortement marqué par le bouddhisme, dans une veine épurée, nomade, contemplative, proche d'un certain chamanisme", écrit cet éditeur.
Autre succès, "Impossibles adieux" (2021). Il lui est inspiré par sa décision, en 1996, de tout plaquer pour passer quatre mois seule sur une île volcanique, Jeju, réputée pour ses paysages à couper le souffle.
Elle y découvre une histoire qu'on raconte rarement : la très violente répression d'un soulèvement communiste en 1948.
"J'étais logée chez une vieille dame. Un jour, je l'ai aidée à porter un paquet lourd à la poste. Je marchais à côté d'elle quand nous nous sommes retrouvées devant un mur, dans une allée. Elle s'est immobilisée et m'a dit : c'est ici que des gens ont été fusillés", raconte-t-elle au Monde.
Le livre est un condensé de beauté éclatante et mélancolique avec des traces de violences passées.
"Je crois qu'écrire un roman basé sur un événement historique ne consiste pas seulement à raconter des événements passés mais aussi à explorer la nature humaine", déclarait-elle dans une interview à l'agence de presse coréenne Yonhap l'an dernier.
"C'est une phase de l'histoire coréenne occultée, qui revient hanter la mémoire du pays", poursuit Anne Garréta. "J'ai lu ce livre il y a plus d'un an et demi et il en reste quelque chose, une atmosphère qui habite le lecteur pendant très longtemps. Et, ce qui est très difficile, cette atmosphère passe même dans le texte traduit, alors que souvent cela tient à presque rien".
Parallèlement à l'écriture, Han Kang s'est consacrée à l'art et à la musique, ce qui se reflète dans l'ensemble de sa production littéraire.
C'est aussi une femme engagée qui a figuré sur une "liste noire" de près de 10.000 artistes critiques envers la présidente coréenne Park Geun-Hye, destituée en 2017.