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Au début de l’émission, le président de la Commission administrative de l’USFP n’a pas manqué de pointer du doigt le documentaire de France 3 sur S.M le Roi Mohammed VI, le qualifiant de «bidon», tout en considérant que «l’image qui donne à voir relève du passé». «Sans exagération, c’est une sorte de procès stalinien avec un verdict prononcé sans avocat et sans respect des règles minimales du journalisme», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Ce que nous avions vu dans ce documentaire, c’est l’expression de la crise du journalisme français». L’invité du «Grand Before» a saisi cette occasion pour rappeler que «nous vivons une conjoncture où le harcèlement du Maroc est devenu très fréquent pour ne pas dire la règle outre-Atlantique et du côté de la rive Nord de la Méditerranée».
Evoquant ensuite la question du rapport du Département d’Etat américain sur les droits de l’Homme, Habib El Malki a affirmé que «ce rapport est annuel et n’a jamais été positif à l’égard du Maroc de manière générale». «Je crois que c’est la nouvelle conjoncture liée à la question nationale qui a donné une dimension inattendue à l’analyse faite par le Département d’Etat», a-t-il précisé, tout en soulignant que le Royaume a beaucoup progressé dans le domaine des droits humains. «Il y a certainement des bavures ici et là mais ce qui me semble important sur le plan politique, c’est que le Maroc progresse vers un Etat de droit et ce n’est pas facile. On ne peut pas véritablement tourner la page en 15 ans», a également noté le dirigeant ittiahdi avant d’affirmer que le Maroc est sur les rails dans beaucoup de domaines. «Y compris un domaine d’une extrême sensibilité que nous considérons au sein de l’Union socialiste des forces populaires comme un domaine stratégique ; à savoir la défense des droits humains», a-t-il dit, tout en soulignant que beaucoup de progrès ont été réalisés dans ce domaine depuis 1999 jusqu’à présent. «Ceci n’exclut pas des agissements condamnables. Mais ce qu’on a vécu auparavant n’a rien à voir avec ce que le Marocain vit aujourd’hui», explique-t-il.
Questionné sur la conjoncture économique actuelle, Habib El Malki qui est également président du Centre marocain de conjoncture (CMC) a noté que «quand on prend en considération un certain nombre d’indicateurs chiffrés, au niveau de certaines réalisations notamment dans les domaines de l’infrastructure, du climat des affaires, et de celui relevant de l’attractivité de l’économie nationale, le Maroc a avancé; Pas au rythme souhaité mais il a en tout cas avancé». «Mais d’un autre côté, constate El Malki, il y a un certain nombre de paradoxes : le premier c’est qu’au Maroc, nous investissons plus de 30% du PIB mais ces 30% n’ont pas un d’impact sur l’emploi. C’est pour cela que nous vivons un paradoxe qui consiste à souligner que la croissance au Maroc n’est pas créatrice d’emplois malgré un effort d’investissement lourd du côté de l’Etat et des entreprises publiques. Un deuxième paradoxe qui me semble important, c’est que ces 30% des investissements de l’Etat par rapport au Produit intérieur brut n’ont pas fait bouger les structures productives au Maroc».
Le directeur de publication des quotidiens Libération et Al Ittihad Al Ichtiraki a considéré, par ailleurs, que «le secteur privé au Maroc ne joue pas un rôle stratégique dans un certain nombre de secteurs. Il reste relativement frileux parce qu’il y a un problème de confiance et un problème de culture aussi. Parce que transformer le secteur privé pour qu’il soit un acteur économique fondamental relève des mutations que notre société doit connaître. Il faut que notre secteur privé ait confiance en l’avenir». «Ce n’est pas tout à fait le cas aujourd’hui», a-t-il insisté.
Pour ce qui est du retard économique du Maroc, le président du CMC l’explique par le retard industriel. «D’autant plus que ces dernières années, on constate une sorte de désindustrialisation à travers la diminution de la part de l’industrie dans le PIB», a-t-il expliqué. Et de préciser : «Nous sommes en train de préparer un programme électoral et l’un des axes fondamentaux, c’est rendre le Maroc un pays émergent. Et pour le rendre émergent, il n’y a pas seulement la dimension économique mais il y a celle politique aussi». «Nous avons constaté que sans la définition d’un nouveau modèle de croissance qui privilégierait l’industrie, il serait très difficile pour le Maroc durant les 10 ou 15 prochaines années de devenir un pays qui compte. D’autant plus que le Maroc a beaucoup d’atouts», a-t-il constaté.
Abordant ensuite la réaction du gouvernement au dernier rapport de la Cour des comptes, l’invité du «Grand Before» a souligné que «ce gouvernement est allergique à toute position qui ne s’aligne pas sur sa doctrine officielle». «Je m’explique: la Cour des comptes est une institution constitutionnelle fortement respectée et respectable. En France, à titre d’exemple, les rapports de la Cour des comptes sont considérés comme une base de travail et de réflexion parce que ce sont des magistrats qui élaborent ce genre de rapport et qui ne sont pas des parties-prenantes dans la bataille politique, économique ou autres». «Un gouvernement qui se respecte doit prendre en considération l’analyse et le constat effectués par la Cour des comptes. Or, ce gouvernement à pensée unique n’écoute personne, ni les partis d’opposition, ni la Cour des comptes et encore moins les syndicats. C’est donc un gouvernement qui travaille en vase clos», a-t-il précisé.
Il a également rappelé que dans le dernier rapport de la Cour des comptes, il y a des vérités extrêmement importantes. «Et ça me semble utile de les prendre en considération et de voir comment le Maroc peut résoudre un certain nombre de problèmes comme ceux de la gouvernance, de la réforme des entreprises publiques et de l’endettement qui a connu ces dernières années un accroissement inquiétant», a-t-il constaté. «On arrive à 80% du PIB. Demain, si la tendance continue, on arrivera à plus, peut-être à 86 ou 90%. Or le Maroc n’est pas condamné à connaître la situation grecque dans ce domaine. Il faut donc être à l’écoute», a-t-il conclu.