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El Malki a axé sa conférence sur quatre volets: le concept de régionalisation, l’expérience du Maroc en ce domaine, le modèle marocain et les entraves de la régionalisation.
Le conférencier estime que la région comporte plusieurs concepts et dimensions: politique, économique, touristique, environnementale, culturelle, côtière, richesse naturelle, minièren, etc. Pour lui, une seule définition pour la région, c’est le territoire homogène qui fait naître en nous l’impression d’appartenance géographique à une région donnée. Cette appartenance nous fera sentir la particularité qui mène à la capacité de la gestion de la chose publique plus que l’Etat afin de subvenir à nos besoins.
Pour le second volet, El Malki soutient, certes que la régionalisation a toujours été présente dans le Maroc traditionnel .Les tribus au Maroc ont toujours bénéficié d’une régionalisation, mais selon un modèle restreint.
La régionalisation a évolué depuis ses débuts en 1976. Le Maroc s’est attelé à la décentralisation et au renforcement de la gestion locale dès son indépendance, un outil nécessaire à la régionalisation .En 1971, les seize régions marocaines sont créées et inscrites dans la Constitution.
Mais elles ne sont encore que des régions économiques. Le 30 novembre 1976, Feu Hassan II fait adopter le premier texte sur la décentralisation, la Charte communale, qui définit l’organisation, les finances dans les collectivités locales et prévoit l’organisation des premières élections communales. C’est le coup d’envoi d’une démocratie à l’échelle locale.
Dans la Constitution de 1992, la région revêt officiellement son statut de « collectivité locale » avec une ambition définitivement économique, culturelle et sociale , et une dimension juridique propre .En 1996, la nouvelle Constitution achève de renforcer cette stratégie démocratique : les régions élisent désormais des assemblées, des conseils régionaux, qui disposent de moyens propres, de prérogatives précises, et doivent entretenir des synergies avec les autres collectivités locales décentralisées. En 2002, un nouveau principe est né: les régions sont considérées comme le moteur de développement économique, et doivent donc tenir lieu de « locomotive» dans les projets d’aménagement, de désenclavement et d’investissement. Enfin, en 2006, la loi de Finances attribue un budget propre et réservé aux régions.
Quant au troisième volet, El Malki avance que certains modèles européens notamment, espagnol, allemand, italien pourraient inspirer la conception marocaine. En fait, ni les exemples espagnol ni allemand ne sont proches du Maroc. En Espagne, la régionalisation se base essentiellement sur l’autonomie, alors qu’au Maroc, l’autonomie ne sera appliquée que dans les régions du Sud. En Allemagne également, le contexte diffère du Maroc, alors que le Maroc est un état unitaire. Toutefois, le Maroc pourrait s’inspirer du modèle italien. La nature de l’Etat italien a plusieurs points de ressemblance avec le Maroc. L’Italie a instauré un régime de régionalisation sans atteindre l’autonomie. D’ailleurs, il faut rappeler que l’Italie avait réussi à contenir les séparatistes du sud du pays grâce à son système de régionalisation avancée. N’oublions pas, ajoute le conférencier, que les fondamentaux au Maroc sont le régime monarchique, l’islam et l’intégrité territoriale. La monarchie au Maroc est omniprésente, et l’une des plus anciennes dans le monde. Le Maroc est un Etat musulman, le projet de régionalisation ne doit donc nullement remettre en cause l’identité religieuse des Marocains. Aussi, le modèle marocain de régionalisation avancée pourrait-il ressembler à une forme hybride de régionalisation à l’européenne tout en privilégiant une forte inspiration de la tradition marocaine, un modèle maroco- marocain de régionalisation issu des spécifités de notre pays.
Concernant le dernier point de cette rencontre, El Malki pense que des freins pourraient entraver la régionalisation. Une réforme du système marocain sera donc inévitable à moyen ou long terme. Par ailleurs, les rivalités entre les régions pourraient s’accentuer, puisque le système d’autonomie accordé aux régions, ne sera pas tout à fait similaire à celui du Sahara. En outre, les différences entre régions riches et pauvres, risquent d’être difficiles à surmonter. Les régions du Centre, fortes de leurs ressources en phosphate, notamment, pourraient ne pas voir d’un bon œil le fait de devoir payer pour les autres collectivités. La régionalisation pourrait faire ressortir des inégalités territoriales.
El Malki a rappelé, que l’objectif de la régionalisation n’est cependant pas de permettre à la région d’accumuler les attributions dévolues aujourd’hui à l’Etat central .Il s’agit en fait, pour cette entité, de jouer un rôle économique au sein du pays et surtout au- delà des frontières du Maroc. Le développement des régions ne signifie nullement un affaiblissement de l’Etat central, a-t-il conclu.