HRW accuse des responsables nigérians d'avoir violé des victimes de Boko Haram

8 jihadistes présumés meurent dans l'explosion de leur camion piégé


Jeudi 3 Novembre 2016

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé lundi des responsables nigérians, notamment des policiers et soldats, d'avoir violé des femmes réfugiées dans des camps du nord-est du Nigeria après avoir déjà été victimes des jihadistes de Boko Haram.
"C'est déjà terrible que ces femmes et jeunes filles n'obtiennent pas le soutien dont elles ont tant besoin après les traumatismes effroyables dont elles ont été victimes aux mains de Boko Haram", déclare Mausi Segun, chercheuse à HRW, dans un communiqué.
"Mais c'est honteux et scandaleux que les personnes qui sont censées protéger ces femmes et ces filles les attaquent et abusent d'elles", dénonce-t-elle.
HRW affirme avoir en juillet recensé 43 femmes et filles dans sept camps de déplacés de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno (nord-est), qui ont été abusées sexuellement par des responsables de camps, des membres de milices d'autodéfense, des policiers et des soldats.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a déclaré dans un communiqué qu'il était "préoccupé et choqué" par ce rapport et qu'il avait demandé à la police "de commencer immédiatement une enquête à ce sujet".
"Le bien-être de ces citoyennes nigérianes les plus vulnérables est une priorité de ce gouvernement", a déclaré le porte-parole de la présidence, Garba Shehu, ajoutant que les accusations rapportées par HRW "ne sont pas prises à la légère".
L'Etat du Borno a été dévasté par l'insurrection islamiste ultra violente de Boko Haram et sa répression féroce par l'armée et les services de sécurité. Ces violences ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
Quatre victimes interrogées par l'organisation de défense des droits de l'Homme ont affirmé avoir été droguées et violées.
Trente-sept autres ont rapporté avoir été conduites à avoir des relations sexuelles avec ces responsables en échange de fausses promesses de mariage ou d'aide médicale et financière.
"Plusieurs de ces victimes ont déclaré avoir été abandonnées quand elles sont tombées enceintes. Elles et leurs enfants ont ensuite souffert de discriminations, d'abus, de stigmatisation de la part des autres habitants du camp", fustige HRW.
Selon HRW, les pénuries de nourriture, de vêtements, de médicaments sont telles dans les camps qu'elles rendent ces déplacés particulièrement vulnérables aux abus et à l'exploitation: "Dans certains cas, les hommes utilisent leur position de pouvoir et des cadeaux sous la forme de nourriture ou d'objets de première nécessité pour avoir des relations sexuelles avec ces femmes".
Par ailleurs, huit jihadistes présumés de Boko Haram sont morts dans l'explosion de leur camion piégé mardi près d'un barrage militaire près de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, selon l'armée.
"Ils ont essayé de se faire exploser à un barrage militaire mais les soldats les ont empêché d'y accéder ; alors qu'ils faisaient demi-tour, (le camion) a explosé et les huit occupants sont morts", a expliqué à l'AFP le porte-parole de l'armée, le colonel Sani Usman.
Un bilan qui, selon un porte-parole de la police de Maiduguri, Victor Isuku, s'élève à neuf tués à bord du camion.
Ce barrage militaire était le dernier point de contrôle avant de sortir de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, dans la direction de la ville de Gubio. Maiduguri a été frappée par deux attentats kamikazes qui ont fait neuf morts il y a trois jours, attribués au groupe islamiste Boko Haram.


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