Il était 00h30, ce samedi, premier jour du Ramadan. La température a enregistré une hausse, jusque-là inattendue à Tan Tan où la plupart des habitants des villes voisines ont pris l’habitude de venir en quête de fraîcheur et de s’approvisionner en eau douce vendue à prix d’or dans les villes du Sud, de Smara jusqu’à Dakhla.
Cette année, les estivants venus d’ailleurs ont été désarçonnés par la hausse des températures et des coupures d’eau. Ils ne comprennent pas. Comment dans une ville réputée par l’abondance de son eau, on puisse rester 48 heures sans aucune goutte d’eau, en cette première semaine de Ramadan et par une température avoisinant les 50°?
Devant une telle situation, les habitants du quartier Bir Anzarane se sont résolus à organiser une marche nocturne bloquant la route nationale n°1 et étalant des bidons et des barils aux cris de «Rien que l’eau, nous ne voulons que de l’eau!». L’arrivée d’un haut gradé de la police a permis de débloquer la situation avec, néanmoins, une menace des manifestants de récidiver, le lendemain, si le problème n’est pas résolu.
A Guelmim, la situation est plus catastrophique, car en plus des coupures d’eau qui ont duré plus de 48 heures, il y a eu coupure d’électricité.
Profitant du désordre créé par cette situation, d’aucuns ont exacerbé la colère des populations en leur affirmant que les autorités ont sanctionné ceux qui ont protesté contre les pénuries, en ordonnant des coupures d’électricité. Ce qui a amené les protestataires à brûler des pneus en arguant qu’ils le faisaient pour s’éclairer.
Les années de sécheresse qui se sont succédé et la création d’une unité de mise en bouteille des eaux de Tan Tan, peuvent justifier le déficit enregistré au niveau de la nappe phréatique qui alimente la ville et les autres localités des provinces sahariennes. Ce qui a, d’ailleurs, amené les autorités à projeter la création d’une unité de dessalement de l’eau de mer pour subvenir aux besoins d’une ville où l’explosion démographique est parmi les plus importantes du pays.