Les contrôleurs aériens français obscurcissent le ciel au-dessus d’Orly
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Royal Air Maroc en fait bien évidemment partie, sachant que la quasi-totalité de ses vols vers Paris se font vers Orly.
La compagnie nationale assure dans un communiqué publié, à ce propos, qu’elle veillera à la mise en place de dispositifs exceptionnels en vue de réduire au mieux l’impact des désagréments subis par ses clients, tout en déplorant le fait que dans le cas en espèce « les informations ne sont fournies par le contrôle aérien qu’une ou deux heures avant les départs des vols». Un responsable de RAM rappelle, à cet effet, que quand il s’agit de faire face à « une grève franche », on a généralement le temps de prendre les mesures et dispositions qui s’imposent, ce qui ne peut être le cas pour ce genre de grève du zèle qui fait particulièrement souffrir les compagnies, leurs équipages et leurs clients. RAM, pas plus que d’autres compagnies, ne peut donc être responsable de ces retards, ajoute-t-on.
Une telle grève est tout sauf populaire. La presse spécialisée notamment ne s’y est pas trompée quant au pourquoi et à la programmation de cette grève. De quoi s’agit-il au juste ? L’Union européenne a annoncé un projet de réorganisation de son ciel aérien. Ce projet est destiné à rationaliser et rendre plus efficace le contrôle aérien grâce à une gestion commune à plusieurs pays, alors que le ciel européen est géré avec 27 systèmes indépendants aujourd'hui. La France doit se regrouper avec l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg pour former le "Fabec", le bloc d'Europe centrale.
Depuis l’annonce de ce projet, les contrôleurs aériens ont montré leur mécontentement, craignant pour leurs statuts actuels. Ce mécontentement a été accentué pour une partie des contrôleurs aériens, par l’obligation de pointer pour que leur temps de travail effectif soit vérifié, après un rapport de la Cour des Comptes critiquant un système "opaque" sur ce point.
En réaction à ce projet, et depuis le début de l’été, les aiguilleurs du ciel s'adonnent à une grève du zèle provoquant retards et perturbations des vols des compagnies qui, comme Royal Air Maroc, opèrent sur la France ou a des vols qui survolent le ciel français. Ceci donne des décollages qui traînent en longueur, des avions qui tournent deux heures au-dessus de l’aéroport avant de se poser,….
Ce mouvement est d’ailleurs concentré à Paris Orly, principale base de Royal Air Maroc en France.
Cette grève du zèle dans les tours de contrôle consiste en «une application avec une extrême rigidité des consignes opérationnelles», selon la Direction générale de l'aviation civile française (DGAC). «Le trafic n'est alors plus géré en bonne intelligence». Par exemple, un avion qui rate son créneau de décollage, ne serait-ce que de quelques minutes, perd son « slot » (créneau horaire) et reste cloué au sol jusqu’à l’obtention d’un nouveau slot horaire. Pendant ce temps, la compagnie concernée n’a aucune information à donner à ses passagers pénalisés en cette période chargée, car l’information est donnée par la tour de contrôle souvent quelques minutes seulement avant l’heure de départ fixée pour le vol. Cette application à l’extrême des consignes opérationnelles ne cesse de provoquer des encombrements dans les aéroports notamment à Orly.
Cette situation dégrade sensiblement la qualité de service aux passagers. C’est d’ailleurs ce qui a poussé certains organes de presse en France à parler de grève insidieuse.
Cette même presse a d’ailleurs fait état de plaintes d’Air France à la suite desquelles la DGAC française avait audité plusieurs vols. D’ailleurs, il est rapporté que plusieurs pilotes d’Air France ont rédigé des rapports sur cette situation qu’ils subissent du fait de l’attitude des contrôleurs aériens.
Dans son communiqué, Royal Air Maroc annonce qu‘elle « ne ménagera aucun effort et maintient ses dispositifs exceptionnels en place afin d’atténuer les désagréments occasionnés à ses clients par ces retards totalement indépendants de sa volonté ». Une tâche très difficile dans un contexte de pointe du trafic été, d’aéroports congestionnés et de mouvements sociaux imprévisibles.