Graves pénuries d'eau à Damas : L'ONU dénonce un crime de guerre


Samedi 7 Janvier 2017

L'ONU dénonce comme un "crime de guerre" la privation d'eau potable infligée aux 5,5 millions d'habitants de la capitale syrienne Damas, où la pénurie s'aggrave en raison de combats entre régime et rebelles.
Ces combats en cours depuis deux semaines à Wadi Barada, localité rebelle située à 15 km de Damas où se trouvent les principales sources d'eau potable pour la capitale, constituent une violation de la nouvelle trêve en Syrie censée ouvrir la voie à des négociations sous l'égide de la Russie, la Turquie et l'Iran, en vue d'un règlement du conflit.
Même si les violences ont cessé sur la plupart des fronts ou baissé d'intensité à la faveur du cessez-le-feu entré en vigueur le 30 décembre, elles continuent de tuer des civils. A Jablé (ouest) notamment, un fief du régime, l'explosion d'une voiture piégée a fait 15 morts, essentiellement des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Bastion du régime de Bachar Al-Assad, la capitale syrienne a été relativement préservée de la guerre ravageant le reste du pays, mais ses habitants sont durement touchés par une grave pénurie d'eau depuis le 22 décembre.
Le régime accuse les rebelles de "contaminer au diesel" les réserves d'eau de Wadi Barada et de couper l'approvisionnement. Mais les insurgés affirment que les bombardements du régime ont détruit les infrastructures.
A Genève, Jan Egeland, chef du groupe de travail de l'ONU sur l'aide humanitaire en Syrie, a jugé difficile de savoir quel camp était responsable de cette situation.
"A Damas seule, 5,5 millions de personnes ont vu leur approvisionnement en eau coupé ou bien réduit parce que les sources de Wadi Barada sont inutilisables en raison des combats ou d'actes de sabotage ou des deux", a-t-il dit.
"Nous voulons enquêter sur ce qui s'est passé, mais avant tout, nous voulons rétablir l'eau", a-t-il poursuivi. "Le sabotage et la privation d'eau sont évidemment un crime de guerre, car ce sont les civils qui la boivent et ce sont des civils qui seront touchés par des maladies si elle n'est pas rétablie".
Conséquence de la pénurie dans la ville, le prix de l'eau minérale a flambé: un pack de six bouteilles de 1,5 litre est passé de 650 livres syriennes (1,3 USD) à 1.000 livres (2 USD).
"Je n'ai pas pu prendre de douche et faire de lessive depuis une semaine. Je préfère garder le peu d'eau dans mon réservoir pour la cuisine et la vaisselle", explique Riham, employée de 49 ans habitant un quartier nord de Damas.
Depuis le 20 décembre, les troupes du régime, aidées par le Hezbollah libanais, cherchent à reprendre aux rebelles Wadi Barada, soumise à un déluge de feu, selon l'OSDH.
Le régime affirme que le groupe jihadiste Fateh al-Cham, exclu de l'accord de trêve, y combat avec les rebelles, ce que ces derniers nient. L'opposition syrienne en exil a, elle, appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à faire cesser "immédiatement" les "violations du régime".
Par ailleurs, le Tchad a annoncé jeudi la fermeture de sa frontière terrestre avec la Libye en faisant état d'"une potentielle grave menace d'infiltration terroriste", dans un message radio-télévisé du Premier ministre, Albert Pahimi Padacket.
"Face aux périls qui menacent l'intégrité du territoire national, le gouvernement a décidé d'une part, se procéder à la fermeture de notre frontière terrestre avec la Libye, et d'autre part, de déclarer les régions frontalières de la Libye zones d'opérations militaires", a déclaré le Premier ministre.
Ces régions désertiques du Tibesti sont très peu peuplées mais sont le lieu de contrebandes diverses organisées par les populations qui vivent des deux côtés de la frontière, notamment les Toubous.
"Par ces deux décisions, le gouvernement entend parer à toutes éventualités susceptibles de troubler la quiétude de nos populations dans ces régions et de menacer la paix à l'intérieur de nos frontières", a-t-il ajouté.


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