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Ces deux palmeraies, paisibles et calmes, suscitent la curiosité. La forte implication de leurs femmes favorise le développement de ces deux oasis. La jeune Najia Brabou, présidente d'une coopérative féminine d'Asrir pour la préparation et l’emballage du couscous, suivant la tradition sahraouie, est l’exemple type de cette implication de la femme des environs de Guelmim.
Najia, la vingtaine, dirige une unité de production de couscous dit "khoumassi" qui veut dire cinq du fait de sa composition de cinq semoules, dont le blé, l'orge grillée, le blé tendre, l’orge nature et le maïs.
Lancée en septembre 2008, la coopérative emploie 13 femmes, affirme-t-elle, tout en exprimant son souhait d’atteindre un effectif de 32 femmes.
"La vente du kilogramme de khoumassi varie entre 10 et 15 dirhams", a-t-elle poursuivi, ajoutant que grâce au programme d'appui aux oasis, la coopérative réalise un revenu mensuel de 6.000 dirhams. Najia affirme que le programme de valorisation et de sauvegarde des oasis du Sud a doté la coopérative d'un local et permis son équipement d’un matériel qui comprend, essentiellement, l'acquisition d'un séchoir solaire pour le séchage du produit pour un coût de 900.000 DH. La coopérative a acquis la qualité de groupe d'intérêt économique pour la commercialisation et la valorisation du produit, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, grâce à l'appui de l'Agence pour le développement des provinces du Sud et ses partenaires, a-t-elle rappelé. "Notre coopérative a déjà participé à des expositions nationales et internationales, notamment à Londres (octobre dernier) et au Salon de l'agroalimentaire en février dernier à Casablanca", confie-t-elle.
Les membres de la coopérative ont également bénéficié d'un stage dans une coopérative similaire dans la province de Chefchaouen, dans le Nord du pays, a-t-elle noté, ajoutant qu'elles ont, par ailleurs, visité une coopérative à Ouarzazate en plus de leur participation à une rencontre, sur "les droits de la femme et le leadership", organisée en juillet dernier, par le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM).
"La vie des femmes a changé grâce au programme de sauvegarde des oasis du Sud", affirme Fatime, l'une des bénéficiaires. Elles ont commencé à avoir des revenus et à aider leurs conjoints qui vivent en majorité des cultures maraîchères ou de métiers saisonniers, explique-t-elle. A quelques kilomètres de la coopérative féminine d'Asrir, se trouve "Kafila", une autre coopérative de femmes dont la spécialité est le tissage de tentes et la vannerie, lancée en 2009. Vêtue de sa tenue sahraouie, la jeune Halima Berdiid explique, avec spontanéité et simplicité, les circonstances du lancement de ce projet sans oublier les difficultés qu'elles ont surmontées grâce au soutien du programme de développement oasien.
Halima affirme qu'elle et ses amies caressaient l'idée de mettre sur pied une coopérative pour la production de tentes sahraouies, de tapis et de produits traditionnels dont des bijoux. Le projet a ainsi pu voir le jour grâce audit programme. Le prix d'une petite tente peut atteindre les 5.000 dirhams alors que pour acquérir et équiper une plus grande, il faudra compter quelque 30.000 dirhams, explique-t-elle, affirmant avec fierté qu'une grande tente avait été réalisée pour le compte de la Fondation Orient-Occident.
Un peu plus loin se situe une unité d'exploitation de produits cosmétiques (huiles), alimentaires (confiture) et aliments de bétail à base de cactus.
Selon les professionnels, le prix d'un litre d'huile de cactus peut atteindre 5.000 dirhams pour un coût de production de 2.000 dirhams environ. L'ouverture de bureaux de commercialisation est actuellement envisagée par les différents acteurs dans la perspective d'une meilleure valorisation des produits des coopératives de la région.
Lancé en 2006, le programme de sauvegarde et de valorisation des oasis du Sud du Royaume, est doté d’un budget de 18 millions de dollars. Il a pour objectif de faire face aux déséquilibres écologiques qui menacent les palmeraies de Guelmim, notamment la désertification, la dégradation du milieu naturel, la pollution et la prolifération de la maladie du "bayoud".