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Gérone dompte le Real Madrid au nom de la Catalogne

Mardi 31 Octobre 2017

Yassine Bono  a grandement  participé  à la victoire  de Girone
Yassine Bono a grandement participé à la victoire de Girone
Des Catalans ont triomphé de Madrid: le modeste promu Gérone a dominé le grand Real (2-1) dimanche pour la 10e journée du Championnat d'Espagne, une victoire historique et à la résonance très particulière sur fond de crise politique en Catalogne.
Deux jours après la déclaration d'indépendance unilatérale de la région, suivie d'une reprise en main par le gouvernement espagnol, impossible de dissocier ce match de la situation politique, alors que le public a scandé des slogans indépendantistes et agité des drapeaux catalans.
Et impossible aussi de ne pas s'inquiéter pour le Real de Zinédine Zidane (3e, 20 pts), qui pointe désormais à huit longueurs du leader Barcelone (28 pts), un gouffre.
"Nous n'avons pas si mal joué et je crois que les joueurs ont fait les efforts nécessaires. Ce sont davantage des problèmes de concentration, a déploré Zidane. Nous sommes à huit points, mais cela ne change rien. Nous pouvons remonter tout ça."
Malgré un but précoce d'Isco (12e), Gérone a enflammé le petit stade de Montilivi (13.500 places environ) et joué un mauvais tour au champion d'Espagne en titre pour leur première confrontation officielle: Christian Stuani (54e) puis Portu (58e) ont assommé le Real, qui dispose pourtant d'un budget quinze fois supérieur (690 M EUR contre 40 M EUR). Il faut nuancer ce tableau façon "David contre Goliath" car Gérone est partiellement sous le contrôle du riche club anglais de Manchester City, qui lui a prêté cinq joueurs cette saison.
Reste qu'il n'est pas habituel de voir la "Maison blanche" souffrir comme dimanche, alors que se profile un match décisif mercredi en Ligue des champions contre Tottenham.
On prédisait à l'équipe de la capitale espagnole un accueil bouillant à Gérone, fief du séparatisme catalan. Et il y a eu en début de match des cris "Independencia" et "Llibertat", avec ici et là des drapeaux indépendantistes.
Mais, mis à part quelques sifflets à l'encontre d'un Cristiano Ronaldo très terne, l'accueil a été plutôt festif, les supporters savourant la venue de l'équipe double championne d'Europe en titre.
Sur la pelouse, les choses se sont rapidement corsées pour le Real: infatigable au pressing, Gérone a pris l'équipe merengue à la gorge et le latéral catalan Pablo Maffeo a lancé un avertissement en expédiant une frappe sur le poteau madrilène (12e).
Pourtant, c'est le Real qui a pris l'avantage sur l'action suivante, au bout d'une contre-attaque où Ronaldo a frappé, le gardien a repoussé et Isco a glissé la balle au fond (12e).
Mais cela n'a pas douché les ardeurs de Gérone et Portu a de nouveau trouvé le poteau sur une tête lobée (42e).
L'une des clés de la rencontre a peut-être été la sortie de Raphaël Varane (adducteurs) à la pause. Un coup dur pour le défenseur français, qui jouait son 200e match officiel avec le Real, et un coup dur pour son équipe, soudain fragilisée.
Et en l'espace de quatre minutes, Gérone a renversé le score: Stuani a marqué d'une frappe puissante (54e) puis Portu a doublé la mise d'une talonnade, peut-être en position de hors-jeu (58e).
Il restait une demi-heure au Real pour revenir. Mais contrairement à la saison dernière, où l'équipe de Zidane avait multiplié les incroyables remontées, l'énergie était cette fois du côté de Gérone. Une équipe portée par son bouillant public, et peut-être par un supplément d'âme au vu de la situation politique catalane.
"On l'a vu, c'était un match compliqué. Comme toujours, et peut-être un peu plus aujourd'hui", a reconnu Zidane.
Evidemment, ce n'est que du sport. Mais au pays du football-roi, la victoire du club favori du dirigeant indépendantiste Carles Puigdemont, ancien maire de Gérone, sur l'équipe préférée du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy devrait faire du bruit.
"La victoire du Gérone FC sur l'une des plus grandes équipes du monde est un bel exemple et une référence pour beaucoup de situations", a ironisé Puigdemont sur Twitter.

 


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