-
Taounate : Plus de 1000 bénéficiaires d'une caravane médicale multidisciplinaire
-
Le Salon de l'artisanat d'Agadir Ida-Outanane, du 11 au 17 janvier prochain
-
Béni Mellal : Ouverture du Salon provincial de l'Artisanat
-
Institut supérieur des pêches maritimes d'Agadir: Remise des diplômes aux lauréats de la promotion 2023-2024
-
La gestion durable des zones humides, thème d'un atelier jeudi à Ifrane
De là, la nécessité de développer ce genre de tourisme est incontournable surtout dans une région où les espaces naturels intacts ne manquent pas, où le patrimoine culturel présente un caractère authentique, et où le randonneur a la possibilité de consommer bio.
Cependant l'élaboration effective d'un tel projet nécessite une forte implication de tous les acteurs locaux, privés et publics. D'un côté, il faut préparer les circuits et les services de base y compris l'hébergement, la restauration, et les moyens de transport adéquats. D'un autre côté il faut pertinemment répondre aux attentes des randonneurs en matière d'information et particulièrement le balisage des sentiers.
Pour arriver à cette fin, il est important de créer un Centre de formation aux métiers de la montagne, mettre en place un réseau de gîtes d'étape, intégrer les compétences locales du fait de leur connaissance du territoire et encourager l'instauration de clubs de randonnée locaux à l'instar du Club Alpin Français (CAF) implanté à Tanger. L'objectif principal est d'introduire cette nouvelle activité dans une région restée peu valorisée économiquement.
En effet, les régions du Nord du Maroc et principalement la région de Chefchaouen, à forte vocation touristique, constituent des destinations des plus prisées des randonneurs et pourtant elles ne génèrent que de faibles retombées économiques vu le manque de prestataires de services, d'où la nécessité d'inciter les acteurs en question à s'organiser et prendre en charge des actions appropriées.
Ainsi, afin de pallier cette situation, il est indispensable de pérenniser la sauvegarde du patrimoine local en lui donnant une fonction touristique, maintenir les sentiers par des interventions régulières tout en luttant contre l'embroussaillement et en remplaçant les balises manquantes ou abîmées, etc.
Quant à l'hébergement, il doit constituer un environnement de sociabilité, une source d'information sur les itinéraires pour les visiteurs, mais surtout un lieu de valorisation des produits du terroir. Encore faut-il que toute initiative soit accompagnée de suffisamment d'information sous forme de Cd-rom et sites Web, de campagnes publicitaires, et d'un festival regroupant les clubs actifs tels que le CAF.
A côté de ces actions, s'impose la disponibilité d'un marché de distribution et de commercialisation des produits de randonnée pédestre tels que les sacs à dos, les cannes, les chaussures, les tentes, les cartes, les GPS, etc.
Le Maroc, étant conscient de la nécessité d'assurer sa part dans un marché hautement concurrentiel, a déjà commencé à s'adapter aux nouvelles normes en offrant un certain nombre de conditions de base, en termes de sécurité, d'attractivité, de développement des infrastructures dans toutes les régions dotées de paramètres naturels et socio-culturels susceptibles d'attirer ce nouveau segment de l'industrie touristique. Ainsi sont introduits dans différentes régions du pays des espaces protégés comprenant des Parcs nationaux. Parmi les principaux on cite le Parc national d'Ifrane, le Parc national de Toubkal, le Parc national Souss-Massa, le Parc national Tazzeka, le Parc national Alhoceima et le Parc national Talasemtane.
Le Parc d'Ifrane est un territoire réputé pour ses valeurs écologiques et biologiques, pour ces richesses forestières et pour la beauté exceptionnelle de ses paysages. Notons que ce territoire a longtemps souffert de la surexploitation forestière et du surpâturage.
Le Parc national de Toubkal est peut-être le plus distingué par la présence de la plus ancienne réserve à mouflon du Maroc et une variété d'aigles. Tout cela dans de massifs montagneux les plus originaux de tout le pays.
Le Parc national Souss-Massa, deux rivières connues par leurs dunes, verdure, et eau et leurs falaises côtières, compte plusieurs espèces de mammifères comme le sanglier, le chacal, le renard, le lièvre et la mangouste. D'autres espèces y ont été réintroduites comme l'antilope et la gazelle.
Le Parc national de Tazekka, localisé au sud-ouest de Taza, ce territoire original, offre des paysages fabuleux dotés d'une biodiversité remarquable. Une réintroduction toute récente de quelques cerfs dans le parc a été faite, en vue de leur acclimatation. Les rapaces sont représentés par plusieurs espèces notamment le vautour et le faucon. Le secteur oriental du parc est riche en cavités souterraines de types variés: grottes et gouffres dont le célèbre Friouato est l'un des plus importants de la région.
Le Parc national d'Al Hoceima couvre une partie terrestre et une partie située en mer. Le littoral abrite l'une des biodiversités les plus étonnantes de toute la Méditerranée. C'est en effet un fabuleux paysage de fond marin, habitat parfait du phoque moine en voie d'extinction et un refuge à intérêt ornithologique particulier : presque 70 espèces d'oiseaux y sont recensées.
Le Parc national de Talassemtane, que nous avions la chance de découvrir par le CAF de Tanger, est le territoire le plus original du Nord. Le parc se distingue par la beauté unique de ses paysages et par la biodiversité remarquable qu'il recèle. De manière générale, le parc dispose d'une flore exceptionnelle: il renferme les seuls peuplements de sapin du Nord marocain et un grand nombre d'espèces endémiques comme le cèdre de l'Atlas et le pin noir.
La faune du parc, malgré les détériorations qu'elle a connues à cause du défrichement et du braconnage, reste remarquable. Le site abrite une riche population d'aigles notamment l'aigle royal, plusieurs espèces de mammifères dont le singe magot est le plus emblématique du Parc, et un nombre important d'espèces d'oiseaux nicheurs.
En plus des paysages naturels captivants, les randonneurs ont l'occasion de découvrir le mode de vie des habitants du Parc qui dépendent beaucoup des ressources naturelles. Cette offre éco-touristique du parc est structurée autour de quelques gîtes ruraux dont certains ne répondent pas aux normes : manque d'eau chaude, robinets sans débit, draps usés…
Cherchant à la fois à diversifier son offre touristique et à booster un développement local dans les zones marginales, l'Etat marocain a procédé à des opérations d'aménagement touristique. Il en résulte que les touristes étrangers sont de plus en plus nombreux grâce à l'accueil chaleureux que leur réservent les établissements touristiques et la population locale. Et il est normal que l'impact de tout cela est bénéfique tant par l'apport financier que par la création d’emplois.
Aujourd'hui, les appellations varient: tourisme culturel, tourisme sportif, tourisme rural, tourisme durable, éco-tourisme, tourisme équitable impliquant les populations autochtones, et tourisme solidaire proposant des logements chez l'habitant. Bref, il s'agit d'un marché à forte segmentation. L'impact de cette niche réside dans ses revenus non négligeables pour l’Etat et pour les populations locales. Néanmoins, la réussite de ces formes de tourisme est tributaire du respect de la population, des us et des coutumes et de l'environnement. Et il est regrettable de signaler que certains actes à caractère indu commis par une catégorie de touristes irresponsables commencent à ternir cette activité.
* Professeur d'anglais et auteur
de manuels scolaires