En Allemagne, “Rino” le Calabrais était “le” récupérateur du milieu azzurro, infatigable, hargneux, bagarreur, un des symboles d’une équipe qui, sans posséder de joueurs hors du commun, avait su se hisser sur le toit du monde.
Mais à Johannesburg, “Rino”, 32 ans, a paru les jambes bien lourdes, comme ses compères Cannavaro, Zambrotta ou De Rossi. Si la rage de vaincre, la fameuse “grinta”, se lisait encore sur son visage, il n’avait vraiment plus de jus.
Rien d’étonnant à cela pour autant: le joueur sort de deux saisons très difficiles, perturbées par des blessures puis par la perte de sa place de titulaire à l’AC Milan.
Mais le sélectionneur Marcello Lippi n’avait jamais imaginé un seul instant se passer de son fidèle milieu, parce que celui-ci est un leader, un joueur très écouté et, de surcroît, un soldat fidèle qui fait ce qu’on lui ordonne.
“Ce maillot, c’est un honneur. Je viendrais même pour porter l’eau”, assurait-il juste avant le premier match du Mondial.
73e et dernière sélection. La Coupe du monde, il l’avait toutefois entamé sur le banc face au Paraguay (1-1) et la Nouvelle-Zélande (1-1), Lippi lui préférant Claudio Marchisio.
Mais celui-ci n’ayant pas donné satisfaction et devant l’urgence d’un résultat face à la Slovaquie - seul un succès garantissait une place en huitièmes -, Lippi avait décidé de le titulariser pour ce quitte ou double, certain que sa rage de vaincre serait communicative.
Mais pour sa 73e et dernière sélection - il avait déjà annoncé sa retraite internationale à l’issue de la Coupe du monde -, l’ancien joueurs des Glasgow Rangers a sans doute livré son plus mauvais match en azzurro depuis ses débuts en 2000.
Souvent pris de vitesse, coupable de pertes de balles et de trop de fautes - dont une, involontaire mais spectaculaire, sur Strba (un crampon qui écorche le dessous d’un genou), Gattuso a été l’antithèse de l’implacable milieu défensif qu’il avait été en Allemagne il y a quatre ans.
Une performance tellement en-deça de ce qui était attendu que Lippi l’a fait sortir à la pause au profit d’un attaquant, rendant encore un peu plus amère l’ultime match en sélection d’un joueur exemplaire mais vraiment trop “cuit”.