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François Fillon, que les sondages donnaient vainqueur de ce scrutin interne sans précédent, a déclaré prendre acte d’un résultat dont «il ne se satisfait pas» mais a annoncé qu’il n’opposerait pas de recours malgré «de nombreuses irrégularités».
Les deux camps s’accusaient mutuellement de fraude, mais la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) de l’UMP a décidé de valider les votes en l’état.
Loin de saisir la main tendue de Jean-François Copé, qui, à 48 ans, signe un succès politique de bon augure pour ses ambitions élyséennes, François Fillon a dénoncé avec force la ligne idéologique de son adversaire, qu’il n’a pas cité, en déplorant «une fracture politique et morale» à l’UMP.
Dans une brève déclaration sibylline sur ses intentions futures, le député de Paris a affirmé qu’il entendait «réduire» et «dépasser» cette «fracture», et qu’il ferait connaître «dans les jours qui viennent» la forme de son engagement politique pour l‘avenir.
«Au-delà des nombreuses irrégularités de ce scrutin que j’aurais pu contester, ce qui me frappe surtout ce soir, c’est que la fracture qui traverse notre camp politique est désormais manifeste», a-t-il déclaré. «La réduire et la dépasser, tel est l’objectif que je m’assigne».
L’ancien ministre Eric Woerth, qui le soutenait, a assuré sur BFM TV qu’il ne s’agissait pas d’»une déclaration de guerre».
Cette défaite est un revers cuisant pour François Fillon qui, à 58 ans, ambitionnait d’incarner la reconquête à l’élection présidentielle de 2017 à la suite de Nicolas Sarkozy.
«C’est une grande victoire pour nous, c’est un grave échec pour lui», déclarait-on lundi soir dans l’entourage de Jean-François Copé.
Selon le président de la Cocoe, Patrice Gélard, le secrétaire général sortant de l’UMP a recueilli 87.388 voix, soit 50,03%, contre 87.290 voix à l’ancien Premier ministre.
Sur 176.608 votants, la commission a décompté 174.678 suffrages exprimés.
Patrice Gélard a jugé «complètement inadaptés» les statuts de l’UMP, créée en 2002, «à une compétition entre deux candidats». Le nouveau président, a-t-il souligné, devra s’atteler à la rénovation des statuts.
«Il était temps que ça s’arrête», a lancé par la suite le président de la Cocoe sur BFM TV, commentant une campagne de près de six mois marquée par d’âpres affrontements entre les deux camps.
Prenant la parole quelques minutes après, Jean-François Copé, souriant et entouré de ses proches, dont Nadine Morano et Christian Jacob, a appelé au rassemblement de l’opposition de droite.
«J’ai téléphoné à François Fillon, je lui propose ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui ne m’ont pas apporté leur soutien dans cette campagne de me rejoindre», a dit Jean-François Copé, qui avait constitué un «ticket» avec Michèle Tabarot et Luc Chatel.
«Je souhaite dire qu’il n’y a dans mon esprit comme dans mon coeur ni amertume ni rancoeur», a souligné le nouveau président. «Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise, nos adversaires, ils sont à gauche».
Jean-François Copé a redit sa fidélité à Nicolas Sarkozy, auquel il succède à la tête de l’UMP pour un mandat de trois ans, et précisé avoir une pensée pour Jacques Chirac. «La droite décomplexée, croyez-moi, désormais, elle est de retour», a-t-il lancé.