Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders à Essaouira

André Azoulay : L’image dramatique qu’on véhicule actuellement ne représente ni le Maroc ni la Méditerranée


Abdelali Khallad
Mercredi 25 Octobre 2017

 «L’image dramatique qu’on véhicule actuellement ne représente ni le Maroc ni la Méditerranée, et elle ne sera jamais Essaouira » a tenu à préciser André Azoulay, conseiller du Roi et président fondateur de l’Association Essaouira Mogador en marge de la troisième édition du Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders organisé à Essaouira du 20 au 22 octobre 2017.
Azoulay a exhorté les jeunes à plus d’attachement aux origines, à leur culture et aux valeurs de diversité et de cohabitation qui font la force du Royaume. Intervenant à l’occasion d’une réception organisée en marge du forum, André Azoulay a rejeté toute lecture partielle de notre histoire rien qu’en se basant sur des stéréotypes qui ne représentent aucunement l’identité plurielle et riche du Maroc, Essaouira particulièrement.
Elisabeth Guigou a lancé une mise en garde contre la fermeture qui n’engendre que les malentendus et le manque de savoir. Elle a, à cet effet, appelé au respect de l’humanité, de la dignité et des valeurs nobles d’ouverture et d’acceptation de l’autre, abstraction faite de sa couleur, sa culture et ses tendances…
L’ambassadeur de France a mis en avant l’aspect spirituel et symbolique de Mogador qui résume les valeurs de cohabitation et de partage. Il a, par ailleurs, rappelé le rôle central des jeunes dans toute lutte contre les fléaux qui menacent le monde actuellement.
300 participants, jeunes responsables politiques, économiques et figures émergentes de la société civile sur les deux rives de la Méditerranée, ont pris la parole et échangé positions et expériences, le temps du forum qui affiche l’ambition de l’intégration de l’espace euro-méditerranéen en mettant en réseau ces responsables d’avenir.
 «Sommes-nous entrés dans l’ère de la post-vérité?» est le thème de la première table ronde organisée le 21 octobre 2017 à Dar Souiri. « Post-vérité » et problème de fiabilité d’Internet ont fait l’objet de ce débat   qui a traité de la manipulation de la vérité, les informations déconnectées de tout fait tangible et instrumentalisées de part et d’autre.
Abdellah Tourabi, journaliste de 2M, a mis en garde contre la perte du sens et du métier du journalisme à cause de la recrudescence du phénomène du buzz. Il a, à cet effet, mis la désinformation à pied d’égalité avec la propagande et la rumeur qui ont pris beaucoup d’élan grâce au nouveau modèle économique, combien problématique, adopté par les médias. D’après Tourabi, la course effrénée que mènent les sites électroniques vers un maximum de «  clics » ne sert ni la vérité, ni le professionnalisme et encore moins la déontologie de la presse.
Sanna El Aaji, écrivaine marocaine, a considéré que la vitesse avec laquelle les nouvelles parviennent aux internautes ne fait qu’aggraver la crise de lecture qui frappe le Maroc. Elle a, par ailleurs attiré l’attention sur l’aspect sensationnel des nouvelles qui ont un effet fort mais instantané et  sans aucune suite. Pour Youssef Akdim, journaliste de TelQuel, les médias traditionnels préservent toujours leur fiabilité et crédibilité auprès de leurs lecteurs. S’agissant du phénomène des « fake news » ou de désinformation, il a imputé une partie de la responsabilité à une certaine catégorie de lecteurs qui continuent toujours à consulter des sites spécialisés dans l’injure et la désinformation. D’après Caroline Forst, journaliste et écrivaine française, même les Etats procèdent à l’invention de nouvelles à des fins inavouées. Un fait confirmé par Cédric Mathieu, journaliste français  de «Libération»  qui a cité comme exemple l’élection de Donald Trump boostée par beaucoup de propagande et de  désinformation.
Le forum a été aussi marqué par l’organisation d’une table ronde autour du thème « Comment préparer l’économie de l’avenir ? » animée par Othmane El Ferdaous, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, Pierre Bentata, directeur de Rinzn conseil, et Youssef Saadani, directeur des études économiques à la CDG.
« Quel dialogue interreligieux pour notre temps? » fut aussi l’un des plus intéressants débats du forum. Cette table ronde a été animée par Rachid Benzine, islamologue, politologue et écrivain, Ziad Fahed, théologien, et professeur associé à l'Université Notre-Dame-Louaize, et Delphine Horvilleur.


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