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Les participants à ce colloque, tenu du 1er au 3 mars dans le cadre des activités de la Chaire des littératures et des arts africains de l’Académie du Royaume du Maroc, se sont penchés sur les traditions orales peules rapportées par Amadou Hampâté Ba ainsi que sur la culture et la personnalité du sage peul silatigi.
Dans ce sens, le professeur de littérature africaine à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de Nouakchott en Mauritanie, Mamadou Kalidou Ba, a analysé, dans sa présentation intitulée "Construction du monde et du rapport à l’absolu à travers les traditions orales peules rapportées par Amadou Hampâté Ba”, le rapport entre l’Homme et Dieu et ses implications dans la construction du monde et des grandes dimensions du peuple peul.
M. Kalidou Ba a également décortiqué la matière dont Amadou Hampâté Bâ a construit l’architecture chtonienne du peuple peul antéchrétien et antéislamique, expliquant la raison pour laquelle les communautés peules conservent de constantes références morales et philosophiques.
De son côté, le professeur à l’Université du Burundi, Juvénal Ngorwanubusa, a indiqué, dans sa présentation “Entre le Silatigi peul et le Mushingantahe burundais: une similitude frappante”, que malgré la distance spatiale qui sépare leurs cultures, la personnalité du sage peul silatigi et celle du notable burundais mushingantahe présentent des similitudes.
“Il s’agit notamment de leurs conditions d’investiture à cette dignité, aux missions qui leur incombent dans leurs communautés respectives et de leurs attributs symboliques et langagiers”, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, la liaison entre la création artistique et l’oralité a également été mise en avant par l’artiste plasticien Abderrahmane Ouardane, qui a souligné que “l’oralité représente pour les artistes un moyen de transmission du savoir populaire, et ce de génération en génération”, expliquant que “cela peut se faire à travers les contes, les légendes, les chants, les proverbes ainsi que les créations artistiques”.
“La magie de l’oralité tient aussi au fait qu’elle ne couvre pas tous les aspects des comportements des communautés”, a-t-il renchéri, ajoutant qu’elle “laisse à chaque fois des espaces libres où s'entremêlent aléas et incertitudes”.
Ce colloque international a permis d'explorer les richesses intellectuelles africaines en mettant l’accent sur les littératures orales, en rassemblant une dizaine d’intervenants, dont des chercheurs et artistes marocains et d’autres venant de Guinée, du Burkina Faso, du Sénégal, de Mauritanie, de Madagascar, du Gabon et du Cameroun.