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Politique, économie, football, le puissant président du Real Madrid, Florentino Perez, joue sur tous les terrains. Outre son club prestigieux, en bonne voie pour une nouvelle finale de Ligue des champions, il dirige aussi ACS, l'un des premiers groupes privés de construction au monde.
Visage sérieux et manières onctueuses, le Madrilène de 70 ans passe pour l'un des hommes les plus influents d'Espagne. Il est depuis 1997 le PDG du groupe Activités de construction et services (ACS), géant du BTP et des services.
Son "dauphin", Marcelino Fernandez Verdes, devait être nommé directeur général d'ACS. Mais M. Perez restera le président de la multinationale aux 176.000 employés et 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires fin 2016 - qui s'enorgueillit d'avoir construit des métros à New York, Londres ou Ottawa...
Il est simultanément depuis 2009 le numéro un du Real Madrid, célébrissime club de football qu'il avait déjà présidé entre 2000 et 2006.
Sous sa houlette, les élites politico-économiques se pressent dans les loges VIP du stade Santiago Bernabeu, où elles sont réputées boucler des affaires: "C'est un cliché", se défendait M. Perez en 2014 à la télévision, ajoutant ironiquement: "On y parle de football...".
Au 13e rang des plus fortunés d'Espagne avec 1,67 milliard d'euros au classement Forbes 2016, il assure n'être pas attaché à l'argent, préférant revendiquer "la normalité" et "le travail" comme valeurs, lui dont le père s'affairait dans ses deux parfumeries. Jeune ingénieur des Ponts et Chaussées sorti de l'université polytechnique de Madrid, il a en tout cas rapidement acquis le goût du pouvoir.
Entre 1976 et 1982, militant au parti centriste du président du gouvernement Adolfo Suarez, il se familiarise avec l'administration, comme adjoint au maire de Madrid puis directeur des infrastructures au ministère des Transports. Mais quand le nouveau parti libéral et centriste qu'il dirige n'obtient aucun député en 1986, il quitte la politique.
En 1983, avec des amis, il a racheté à bas prix une entreprise du bâtiment en difficultés. A coups de fusions-acquisitions, la holding ACS est bâtie.
"Il n'est pas fondamentalement un grand entrepreneur ni un grand expert financier mais un grand agent de relations publiques" qui a souvent joué sur les collaborations public-privé, souligne auprès de l'AFP le journaliste économique Carlos Sanchez, directeur-adjoint de El Confidencial. Pour bénéficier de la privatisation d'entreprises publiques puis de concessions administratives (autoroutes, etc.), "il fallait avoir de bons contacts avec le pouvoir politique et il les avait", expose-t-il. Entre 1986 et 2006, il profite ainsi "de l'énorme activité d'investissement de l'Etat espagnol dans la construction, en bonne partie financée par l'Union européenne".
L'un des plus fameux "coups" de ce négociateur en coulisses remonte à 2001. Président du Real Madrid, il vend à la ville les terrains de son centre d'entraînement pour 480 millions d'euros et simultanément, ACS obtient la construction à cet emplacement de trois des quatre gratte-ciel d'un nouveau centre d'affaires...
Au procès ouvert fin 2016 d'un réseau de corruption impliquant le parti conservateur, le principal prévenu a cité ACS comme un des groupes ayant payé des commissions sur les contrats publics obtenus. Jamais directement mis en cause par la justice, M. Perez assure, lui, que son groupe "très compétitif" n'a pas besoin de payer pour obtenir des chantiers.
En Espagne, ACS est réputé ne jamais vraiment jouer sans filet. En 2014, le gouvernement annonçait ainsi que plus d'un milliard d'euros d'indemnisation était attribué au groupe pour avoir dû renoncer à un controversé projet de site sous-marin de stockage de gaz naturel.
"Il a construit un peu de tout, surtout avec de l'argent public. Et ses investissements sont généralement garantis d'une façon ou d'une autre, il semble avoir le soutien de l'administration", résume anonymement un analyste boursier espagnol, glissant que ses collègues se gardent de déplaire "à une personne ayant autant d'influence", classée parmi les meilleurs PDG du monde.
L'analyste boursier vante plutôt l'habileté avec laquelle ACS "a su évoluer très bien et rapidement quand le secteur de la construction stagnait en Espagne, pour se développer à l'étranger où il obtient des rentabilités très attrayantes".
Visage sérieux et manières onctueuses, le Madrilène de 70 ans passe pour l'un des hommes les plus influents d'Espagne. Il est depuis 1997 le PDG du groupe Activités de construction et services (ACS), géant du BTP et des services.
Son "dauphin", Marcelino Fernandez Verdes, devait être nommé directeur général d'ACS. Mais M. Perez restera le président de la multinationale aux 176.000 employés et 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires fin 2016 - qui s'enorgueillit d'avoir construit des métros à New York, Londres ou Ottawa...
Il est simultanément depuis 2009 le numéro un du Real Madrid, célébrissime club de football qu'il avait déjà présidé entre 2000 et 2006.
Sous sa houlette, les élites politico-économiques se pressent dans les loges VIP du stade Santiago Bernabeu, où elles sont réputées boucler des affaires: "C'est un cliché", se défendait M. Perez en 2014 à la télévision, ajoutant ironiquement: "On y parle de football...".
Au 13e rang des plus fortunés d'Espagne avec 1,67 milliard d'euros au classement Forbes 2016, il assure n'être pas attaché à l'argent, préférant revendiquer "la normalité" et "le travail" comme valeurs, lui dont le père s'affairait dans ses deux parfumeries. Jeune ingénieur des Ponts et Chaussées sorti de l'université polytechnique de Madrid, il a en tout cas rapidement acquis le goût du pouvoir.
Entre 1976 et 1982, militant au parti centriste du président du gouvernement Adolfo Suarez, il se familiarise avec l'administration, comme adjoint au maire de Madrid puis directeur des infrastructures au ministère des Transports. Mais quand le nouveau parti libéral et centriste qu'il dirige n'obtient aucun député en 1986, il quitte la politique.
En 1983, avec des amis, il a racheté à bas prix une entreprise du bâtiment en difficultés. A coups de fusions-acquisitions, la holding ACS est bâtie.
"Il n'est pas fondamentalement un grand entrepreneur ni un grand expert financier mais un grand agent de relations publiques" qui a souvent joué sur les collaborations public-privé, souligne auprès de l'AFP le journaliste économique Carlos Sanchez, directeur-adjoint de El Confidencial. Pour bénéficier de la privatisation d'entreprises publiques puis de concessions administratives (autoroutes, etc.), "il fallait avoir de bons contacts avec le pouvoir politique et il les avait", expose-t-il. Entre 1986 et 2006, il profite ainsi "de l'énorme activité d'investissement de l'Etat espagnol dans la construction, en bonne partie financée par l'Union européenne".
L'un des plus fameux "coups" de ce négociateur en coulisses remonte à 2001. Président du Real Madrid, il vend à la ville les terrains de son centre d'entraînement pour 480 millions d'euros et simultanément, ACS obtient la construction à cet emplacement de trois des quatre gratte-ciel d'un nouveau centre d'affaires...
Au procès ouvert fin 2016 d'un réseau de corruption impliquant le parti conservateur, le principal prévenu a cité ACS comme un des groupes ayant payé des commissions sur les contrats publics obtenus. Jamais directement mis en cause par la justice, M. Perez assure, lui, que son groupe "très compétitif" n'a pas besoin de payer pour obtenir des chantiers.
En Espagne, ACS est réputé ne jamais vraiment jouer sans filet. En 2014, le gouvernement annonçait ainsi que plus d'un milliard d'euros d'indemnisation était attribué au groupe pour avoir dû renoncer à un controversé projet de site sous-marin de stockage de gaz naturel.
"Il a construit un peu de tout, surtout avec de l'argent public. Et ses investissements sont généralement garantis d'une façon ou d'une autre, il semble avoir le soutien de l'administration", résume anonymement un analyste boursier espagnol, glissant que ses collègues se gardent de déplaire "à une personne ayant autant d'influence", classée parmi les meilleurs PDG du monde.
L'analyste boursier vante plutôt l'habileté avec laquelle ACS "a su évoluer très bien et rapidement quand le secteur de la construction stagnait en Espagne, pour se développer à l'étranger où il obtient des rentabilités très attrayantes".