Fin d’une garde à vue de quatre jours d'Ayoub El Khazzani

Inculpation attendue pour l'auteur de l'attaque du Thalys


Mercredi 26 Août 2015

A l'issue d'une garde à vue de quatre jours, la justice française devait décider, hier mardi, du sort d'Ayoub El Khazzani, le jeune Marocain soupçonné d'avoir voulu commettre un carnage dans un Thalys et dont le profil et le parcours conservent de nombreuses zones d'ombre.
Le parquet de Paris devrait ouvrir une information judiciaire, préalable à une possible mise en examen de ce Marocain de 25 ans, maîtrisé par des passagers vendredi alors qu'il sortait des toilettes armé d'un fusil d'assaut kalachnikov et en possession de neuf chargeurs, d'un pistolet Luger et d'un cutter. Après son passage devant les juges antiterroristes, un magistrat spécialisé va statuer sur sa détention.
L'homme, décrit comme un "SDF" (sans domicile fixe), "squelettique", par l'avocate qui l'a assisté aux premières heures de sa garde à vue, a réfuté tout acte terroriste lors de ses premières auditions. La kalachnikov ? Il l'aurait trouvée par hasard dans un jardin près de la gare de Bruxelles-midi. Son projet? Menacer les voyageurs pour les détrousser.
Ses déclarations n'ont convaincu ni les enquêteurs, qui vont tenter de faire parler les deux téléphones portables retrouvés sur lui, ni les passagers qui l'ont empêché d'agir. Parmi eux, trois jeunes Américains, dont deux militaires en vacances, et un Britannique, ont été décorés lundi de la Légion d'honneur par François Hollande.
L'un des militaires, Spencer Stone, a été blessé au cutter, tandis qu'un autre passager, blessé par balle, était toujours dans un état jugé "préoccupant" lundi soir, hospitalisé à Lille. Le Pentagone a annoncé lundi que Spencer Stone serait décoré de la médaille de l'aviateur, la plus haute distinction accordée à un membre de l'US Air Force, pour un "acte de courage hors combat".
Outre la question d'éventuelles complicités ou de commanditaires de son geste, l'enquête va devoir retracer le parcours sinueux du jeune Marocain. Arrivé en Espagne en 2007, vers 18 ans, installé à Algesiras (sud) où vit son père, le suspect avait déjà été signalé pour ses discours radicaux dans des mosquées et s'était fait connaître pour trafic de drogue.
Début 2014, les services de renseignement espagnols signalent à leurs homologues français son intention de franchir la frontière. Un passage en France est désormais attesté, puisque l'opérateur de téléphonie mobile Lycamobile a confirmé lundi que le Marocain y avait bien travaillé de février à avril 2014, avant une rupture car ses papiers "ne lui permettaient pas de travailler en France", selon l'employeur.
Un an plus tard, le 10 mai 2015, Ayoub El Khazzani a été repéré à Berlin d'où il s'est envolé pour la Turquie. Une destination qui laisse ouverte la possibilité d'un passage en Syrie, où des zones sont sous contrôle de l'organisation Etat islamique (EI).
D'après l'avocate qui l'a assisté aux premières heures de sa garde à vue, il a raconté s'être déplacé les six derniers mois en Belgique, Allemagne, Autriche, France et en Andorre.
Depuis la série d'attaques sanglantes en janvier, la France, ciblée par les organisations jihadistes, a été confrontée à d'autres tentatives, pour certaines meurtrières, notamment celles, de l'étudiant algérien Sid Ahmed Ghlam, en avril, arrêté peu après s'être blessé par balles et deux mois plus tard, d’un employé, Yassin Salhi, soupçonné d'avoir voulu faire sauter une usine de gaz industriels, après le meurtre et la décapitation de son patron.
Dans les deux cas, des liens entre les suspects et des jihadistes se trouvant en Syrie ont été établis.


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