Festival national du cinéma africain de Khouribga : Le 7ème art et la culture des droits de l'Homme

Le 7ème art qui exerce une grande influence sur les sociétés se présente ainsi comme un moteur pour la compréhension, l'implication dans le changement et pour l'appropriation et la diffusion des valeurs universelles des droits de l'Homme, ont souligné des intellectuels réunis mercredi à Khouribga autour de la thématique "Cinéma et droits de l'Homme".
Ils ont insisté lors d'une conférence tenue en marge du 15ème Festival national du cinéma africain de Khouribga (FCAK) sur la nécessité de renforcer la place du cinéma en tant que levier majeur pour la promotion d'un comportement qui se veut respectueux des droits de l'Homme.
Le président de la Fondation du festival du cinéma africain de Khouribga et directeur général du Centre cinématographique marocain, Nour Eddine Sail, a indiqué dans son intervention que pour que le cinéma joue pleinement son rôle dans l'enracinement et la diffusion des droits de l'Homme, il est impérativement nécessaire de garantir aux hommes du 7ème art la liberté d'expression.
Pour sa part, Abderahim Kassou du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a mis en avant la contribution majeure du cinéma dans la réflexion autour de la question de la promotion des droits de l'Homme, estimant que le droit au cinéma devrait s'inscrire dans toute politique publique dans le domaine culturel.
Le président de la commission régionale des droits de l'Homme à Khouribga, Allal Bassraoui, a mis l'accent sur l'importance du partenariat entre la commission et le FCAK pour la promotion des droits de l'Homme au niveau local, se félicitant du rayonnement du festival à l'échelle nationale et africaine, grâce notamment à son ouverture sur son entourage.
L'art en général et le cinéma en particulier libèrent les gens plus facilement que les discours idéologiques, a estimé pour sa part l'intellectuel Ahmed Assid, soulignant que le grand écran "est l'un des espaces de liberté et d'apprentissage des nobles valeurs des droits humains".
De son côté, Mme Osange Silan Kiffer, membre du jury du 15ème FCAK, a indiqué que le cinéma africain a traité dès ses premières expériences la thématique des droits de l'Homme, notamment les questions de violence, d'exclusion et de sous-développement, soulignant la nécessité de soutenir les cinéastes africains à même de les encourager à s'intéresser davantage dans leurs productions à la culture des droits humains.
Lors de cette 15éme édition, organisée du 30 juin au 7 courant, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, outre deux longs-métrages des réalisateurs marocains, dix autres pays seront également de la partie, en l'occurrence le Sénégal, le Mali, le Gabon, le Burkina Faso, le Rwanda, l'Angola, le Congo, la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte.
Présidé par le critique de cinéma marocain Mohamed Dahan, le jury du Festival est composé de grandes figures du 7ème art international: Osange Silou-Kieffer (France), Sidiki Bakaba (Côte d'Ivoire), Soma Ardioma (Burkina Faso), Girard Essomba (Cameroun), Leila Ouaz (Tunisie) et Nafissa Sebai (Maroc).
Le jury décernera le Grand prix Ousmane Sembene, le prix spécial du jury, le prix de la meilleure réalisation, le prix du scénario, le prix du premier rôle féminin et le prix du premier rôle masculin.
Le Grand prix du 14è FCAK avait été remporté par le film égyptien "Six, Sept, Huit" de Mohammed Diab, tandis que "La 5è Corde", long-métrage de la réalisatrice marocaine Selma Bargach, avait obtenu le Prix du jury.