A chaque édition,
de nombreux élèves,
collégiens, lycéens,
enseignants mais aussi inspecteurs académiques se pressent dans
les ateliers et stages
proposés par le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan. Et pour cause, quelques jours durant, réunis par leur penchant (ou leur amour) du 7ème art, ils
se rencontrent, échangent, créent, mettent en scène,
montent et réalisent… Entretien avec Nourredine Bendriss, responsable du programme documentaire et scolaire du Festival.
Libé : C’est une tradition pour le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, l’univers du 7ème art s’ouvre à la jeunesse… Que propose cette 15ème édition à la jeune génération?
Nourddine Bendriss : C’est exact, il faut savoir que depuis la 11ème édition, le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan a décidé de doter sa programmation d’une dimension pédagogique en organisant des stages et ateliers au profit des élèves (écoliers, collégiens et lycéens), des étudiants et des enseignants. Depuis, ce programme est devenu l’une des originalités de cette manifestation cinématographique d’envergure. Notre souci aujourd’hui est que ces stages et ateliers se développent et s’élargissent pour couvrir le maximum d’établissements de la ville, et pourquoi pas de la région.
Quels sont les principaux changements par rapport à la 14ème édition ? Qu’est-ce qui motive ces choix ?
Des changements, bien sûr qu’il y en a. Tout d’abord, d’un point de vue quantitatif puisque nous sommes passés de deux stages (analyse filmique et écriture critique) lors de notre première expérience à la 11ème édition, à quatre stages et ateliers pour cette 15ème édition… Le premier atelier concerne la fabrication d’un film d’animation. Cet atelier est animé par Denis Glinn, spécialiste du cinéma d’animation. Cet atelier concerne des enfants âgés entre 10 et 12 ans de différents établissements scolaires de la ville. Le réalisateur marocain Mohamed Chrif Tribak anime un atelier d’écriture et de réalisation de courts métrages de fiction. Mohamed Khaïreddine, professeur de cinéma à Munich, dirige un atelier de réalisation d’un film documentaire avec les enseignants de français. Et finalement, Victor Amar Rodriguez, universitaire espagnol (Université de Cadiz) tentera d’initier les enseignants de la langue espagnole à introduire la lecture d’une séquence filmique dans une classe de langue.
Le programme « A l’école au cinéma » s’annonce en effet très riche. Pouvez-vous nous parler des encadrants ?
Tous les encadrants sont des professionnels dans le domaine cinématographique (réalisateurs, animateurs de stages et universitaires). Nous tenons à garder les mêmes encadrants avec les mêmes stagiaires. Nous voulons préserver une certaine continuité pour ne pas briser le rythme et la qualité de la formation.
Vous avancez que votre but est de faire du Festival un tremplin qui permettrait aux jeunes de réaliser leurs rêves d’entrer dans l’univers du 7ème art. Vous avez actuellement une expérience en la matière. Depuis 1999, avez-vous rencontré des exemples de jeunes qui ont en effet choisi cette voie?
Oui, certainement ! Notre but est d’encourager les jeunes de la ville à embrasser une carrière cinématographique. Il existe déjà un groupe d’étudiants de la Faculté des lettres de Tétouan qui a profité des stages au cours des 12ème et 13ème éditions et qui, aujourd’hui, sont passés derrière la caméra pour réaliser leurs propres courts métrages. Ils ont même participé à un festival marocain. D’autres stagiaires travaillent aussi sur des projets cinématographiques…
Les ateliers s’adressent également aux enseignants et inspecteurs… Quels apports avec leurs activités didactiques ?
Depuis la 13ème édition, les enseignants et inspecteurs profitent des stages et ateliers. Notre souhait est que ces enseignants transfèrent certains savoir-faire et compétences au sein de leur classe et fassent profiter leurs élèves de leurs expériences dans ce domaine. Et effectivement, la plupart de ces stagiaires ont créé des cinéclubs dans leur établissement et font du bon travail avec leurs élèves. Ce sont des moments qui permettent à l’enseignant de décloisonner ses cours, et aux élèves de sortir un peu de la monotonie quotidienne des classes afin de donner libre cours à leur imagination.