Le Festival a vu également la tenue d'un important colloque sur le thème de la piraterie au cinéma. Occasion de remettre sur le tapis les ravages de cette industrie informelle sur les droits d’auteur et ses conséquences terrifiantes sur les possibilités d'émergence d'une industrie audiovisuelle nationale.
Fidèle à sa tradition cinéphilique, rappelant que le Festival de Khouribga est l'émanation de l'activités des ciné-clubs dans les années 70, le Festival de Khouribga a programmé une série d'hommages à des figures marquantes de la cinématographie africaine…Ce fut le cas, lors de la cérémonie d'ouverture, avec l'hommage rendu à Annette Mbaye d'Erneville, journaliste, militante féministe sénégalaise. Le cinéaste de Côte d'Ivoire, Timite Bassori a eu droit également aux honneurs du Festival pour son œuvre et son action au bénéfice du cinéma. Absent de Khouribga pour des raisons de santé, Souheil Benbarka a été également honoré à cette occasion. Nour-Eddine Saïl, directeur général du CCM, lui a consacré une émouvante intervention qui a restitué à la fois le parcours atypique de cet enfant de Tombouctou rentré au Maroc pour faire du cinéma alors qu'il était allé étudier les mathématiques à Rome et son professionnalisme en tant que cinéaste et en tant que patron du cinéma au Maroc pendant des années. C'est le Souheil africain qui a été également salué par la réalisatrice marocaine Zakia Tahiri que c'est le réalisateur des « Mille et une mains » qui l'a initiée pour la première fois au cinéma. Elle a fait ses premiers pas dans le domaine lorsqu' il l'a invitée sur le tournage du film « Amok ». Le film a été projeté à cette occasion, il a frappé les esprits par ses grandes qualités professionnelles en termes de production, de mobilisations de grands moyens mais aussi par sa dimension épique, la qualité de la direction d'acteurs et de progression dramatique.
Le film restitue un des épisodes noirs de l'époque de l'Apartheid; aujourd'hui avec une Afrique du Sud ayant acquis sa liberté, le film mérite une nouvelle carrière pour souligner l'apport du cinéma dans ce formidable mouvement de solidarité avec le peuple africain. Souheil Benbarka a été un pionnier dans ce sens. Khouribga a tenu à le rappeler aux nouvelles générations. Un autre hommage pour un autre grand d'Afrique, Youssef Chahine est programmé pour ce soir à l'occasion de la cérémonie de clôture.