Il est heureux de constater que le Maroc y contribue beaucoup avec au total une très belle image. Les Burkinabés sont de grands amis du Maroc et le Maroc le leur rend bien. Sur le plan cinématographique, c'est une présence marocaine remarquable et remarquée qui caractérise cette édition. D'abord le Maroc est présent en force dans la quasi totalité des sections notamment trois films en compétition long métrage, cinq films en compétition court métrage, autant dans le panorama. Mais à la veille de la proclamation des résultats, c'est surtout l'impact des projections qu'il faut souligner et retenir. Tous les films marocains ont connu un franc succès public et critique: “Lola” de Nabil Ayouch a plus que séduit…”Adieu mère” et “Les jardins de Samira” ont rencontré des échos favorables y compris dans le bulletin édité par les critiques africains…Mercredi en soirée, le Président de la république a invité dans son palais l'ensemble des festivaliers ; la première dame du pays a tenu à faire un tour pour saluer ses hôtes, arrivée à la table où il y avait des cinéastes marocains, elle a tenu à saluer chaleureusement la participation marocaine et elle a fait part de échos qui lui sont parvenus sur "les grandes qualités de production de deux films marocains". Est-ce un signe? Le film de Leila Kilani, “Nos lieux interdits”, est très attendu au palmarès. Il a impressionné le public et des membres du jury. Néanmoins, la tradition des festivals incite à la prudence; la logique des jurys fonctionne selon une logique spéciale qui, parfois n'a rien à voir avec la logique tout court. Mais samedi en soirée nous serons fixés. L'essentiel est que la participation est déjà un grand succès y compris sur le plan des échanges professionnels. L'agenda du directeur général du CCM ne désemplit pas et grande nouveauté dans le développement du cinéma marocain, des cinéastes marocains affectionnent le casting, de leur prochain film, ici à Ouaga en cherchant des comédiens africains ; c'est le cas notamment de Hassan Benjelloun et de Mohamed Nadif dont le projet du premier long métrage vient de bénéficier de l'avance sur recettes…
Le Fespaco, c'est aussi une multitude d'activités parallèles et de rencontres. C'est ainsi que j'ai profité d'une matinée de répit pour visiter les locaux de l'ISIS (Institut supérieur de l'image et du son) qui tient lieu d'école du cinéma pour le Burkina et les pays voisins. J'ai été tout simplement ému de voir dans quelles conditions, matérielles de vie et technologiques, des jeunes passionnés de cinéma luttent au sens fort et plein du mot pour réaliser leur rêve. Ce sont tout simplement de vrais héritiers de Sembène Ousmane. C'est une école publique mais où les étudiants versent une contribution pour suivre une formation de deux ans sanctionnée par un BTS et de trois ans pour l'ingéniorat audiovisuel (réalisateur par exemple). Beaucoup de jeunes que j'ai rencontrés notamment un étudiant de Centrafrique ont été heureux d'apprendre que l'ESAV de Marrakech va ouvrir en septembre 2010 un master de cinéma: "J'ai renoncé à la Belgique et à Beyrouth quand j'ai appris que c'est possible de terminer mes études de cinéma à Marrakech!"